Les stocks de pétrole brut ont progressé plus que prévu la semaine dernière aux Etats-Unis, atteignant encore une fois un niveau sans précédent depuis 84 ans, selon des chiffres publiés jeudi par le département américain de l'Energie (DoE). Lors de la semaine achevée le 13 février, les réserves de brut ont augmenté de 7,7 millions de barils à 425,6 millions, alors que les experts n'attendaient qu'une progression de trois millions. Habituellement publiés le mercredi, ces chiffres ont été repoussés au lendemain, en raison d'un jour férié lundi. A ce niveau, ils se situent non seulement à un plus haut depuis 1982, date des premières publications hebdomadaires du DoE, mais ils signent aussi, sur la base de données mensuelles, un troisième record consécutif depuis novembre 1930, lorsqu'ils avaient atteint 517,021 millions. Les stocks de brut sont en hausse de 5,5% par rapport à la même période l'an dernier, a précisé le ministère. De plus, les stocks d'essence ont enregistré une hausse inattendue, de 500 000 barils à 243,1 millions, alors que les analystes interrogés par l'agence Bloomberg News s'attendaient à un recul de 250 000. Ils sont en hausse de 4,2% par rapport à leur niveau de 2014, et restent au-dessus de la limite supérieure de la fourchette moyenne en cette période de l'année. Les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont en revanche baissé, de 3,8 millions de barils à 127,4 millions, soit plus que le déclin de 1,1 million qui était prévu. Elles sont en hausse de 13,0% par rapport à la même époque en 2014, mais sont dans la partie inférieure de la fourchette moyenne pour cette période de l'année. La production américaine s'est établie à 9,280 millions de barils par jour (mbj), accélérant par rapport à la semaine précédente, et battant un nouveau record depuis 1983 au moins, lorsque le DoE a commencé à faire paraître ces statistiques. Surveillées de près par les courtiers, les réserves du terminal pétrolier de Cushing (Oklahoma, sud), qui servent de référence au pétrole échangé à New York, le WTI, ont bondi de 3,7 millions de barils, à 46,3 millions.
Les raffineries ralentissent Toutes catégories confondues, les stocks pétroliers américains ont néanmoins baissé de 800 000 barils. Du côté de la demande, sur les quatre dernières semaines, les Etats-Unis ont consommé en moyenne 19,8 millions de barils de produits pétroliers par jour, soit 3,6% de plus qu'à la même période en 2014. La demande de produits distillés a progressé de 6,6% au cours des quatre dernières semaines, là aussi sur un an, et celle d'essence a progressé de 3,5%. Toujours touchées par une grève, les raffineries américaines ont ralenti la cadence, fonctionnant à 88,7% de leur capacité contre 90,0% la semaine précédente.