Didier Deschamps était l'invité de Luis Fernandez hier sur la radio française RMC, à quelques jours de la publication des listes des convoqués pour les matchs amicaux du mois de mars, il a évidemment été question de Nabil Fékir. Il est d'abord interrogé pour savoir si le joueur l'intéresse en évoquant ses hésitations. Le sélectionneur de l'Equipe de France a répondu que d'abord tout ça se passe dans les médias avant de continuer : " C'est un joueur qui joue beaucoup cette saison, il est performant, efficace, il joue dans un registre différent. C'est un potentiel intéressant. " Pressé de répondre sur une éventuelle convocation prochaine, il a déclaré : " Je ne suis pas prêt, je ne pourrai pas répondre mais évidemment que je suis Fekir, il a des qualités propres, bien spécifiques et puis il est redoutablement efficace. " Insistant sur les hésitations du joueur, le journaliste persiste en indiquant que ce dernier a envoyé un message clair, qu'il ira avec l'équipe qui l'appellera en mars, comparant ça à du chantage.
" Et si les deux l'appellent ? " Feignant l'étonnement, l'ancien capitaine des Bleus rétorquera par une question, " Et si les deux l'appellent ? Il faudra qu'il choisisse. Il l'a bien dit, c'est lui qui choisira, il a cette liberté, je ne peux pas la lui enlever, surtout pas ", avant d'ajouter en évoquant le règlement de la FIFA sur les binationaux : " D'ailleurs, si je l'appelle il peut aussi aller ailleurs, il pourra changer quand même puisqu'on n'a que des matchs amicaux qui ne comptent pas. " Revenant sur les capacités du joueur, Luis Fernandez demande s'il a le niveau pour intégrer la sélection tricolore. Deschamps dira : " Aujourd'hui c'est difficile de le dire, il a un registre et un potentiel qui est très intéressant. Après, il a six mois de carrière seulement. Il est très efficace, il a une marge de progression bien évidemment, après, quant à savoir quand et comment, je le répète, il y a une grande concurrence à ce poste-là. " " Je ne fais pas de politique, le bloquer ça n'a aucun sens " Sera évoquée ensuite la possibilité de bloquer le joueur en l'intégrant petit à petit. Là encore, le sélectionneur français sera clair en déclarant : " Je ne fais pas de politique, je prend les meilleurs, les joueurs qui semblent avoir les qualités pour apporter un plus, mais je ne vais pas sélectionner Nabil demain pour l'empêcher d'aller en Equipe d'Algérie, ça n'a aucun sens. " Concernant la manière de procéder, il dira en substance : " Je ne suis pas obligé de l'appeler au téléphone. Je peux lui envoyer un message mais vous voyez, ça peut vite être interprété, on va parler de chantage… ".
" Il n'est pas le seul dans cette situation" Enfin, à propos d'un éventuel reproche si le joueur choisit l'Algérie, il conclura avec ces mots : " Il y en a eu d'autres avant et si je le prends il choisira, il dira oui ou non, c'est sa liberté, c'est son choix, il n'est pas le seul. Y a par exemple Raphaël Guerreiro de Lorient qui a choisi le Portugal. " Pour l'anecdote, le cas de Luis Fernandez, lui-même franco-espagnol, est évoqué mais ce dernier répondra : " J'ai choisi la France. J'ai été naturalisé français j'ai choisi la France, c'est mon pays, c'est ma liberté. "