Les six banques internationales candidates à l'entrée dans le capital du Crédit populaire d'Algérie viennent d'entamer une étape cruciale dans leur démarche. A moins de deux semaines de la date limite pour le dépôt des offres techniques, fixée pour le 26 novembre en cours, les prétendants à cette privatisation sont appelés à faire preuve d'une vive détermination pour pouvoir maintenir le cap. Ce n'est évidemment pas le cas des six banques qui briguent ce marché. En effet, et selon le quotidien électronique "Toutsurlalgerie.com", la banque espagnole Santander qui a toujours affiché son ambition à saisir l'opportunité du CPA pour signer son entrée sur le marché algérien, vient d'annoncer son intention de se retirer de la course. C'est du moins ce qu'il y a lieu de tirer des informations dont viennent de faire part des cercles financiers madrilènes proches de cette banque d'affaires. Santander, selon lesdites sources, aurait récemment informé, via la compagnie Rothschild, le gouvernement algérien de son intention de ne pas déposer une offre pour la reprise du capital du CPA. Au volet des motivations qui sont à l'origine de la volonté de retrait qui anime désormais Santander, il ne peut y avoir que des facteurs liés aux capacités, tant financières que techniques, de cette banque qui, semble-t-il, n'est pas en mesure de tenir devant la concurrence non moins rude des cinq autres concurrents. Cette hypothèse devient beaucoup plus plausible à partir du moment où des responsables de la banque espagnole, eux-mêmes, ont fait état de cette révélation. "Santander sait qu'elle n'a presque aucune chance de remporter le CPA. Pourquoi alors dépenser de l'argent et perdre du temps dans l'analyse et la constitution d'un dossier ?". En tout cas, dans les milieux espagnols les commentaires vont bon train pour faire un lien direct entre le retrait de Santander avec le malentendu qui persiste entre Alger et Madrid suite aux divergences entre l'entreprise nationale des hydrocarbures, Sonatrach, et ses deux partenaires espagnols, Repsol et Gas Natural, au sujet du projet de Gassi Touil. Mais, il s'avère aujourd'hui que ce motif n'est qu'un faux prétexte mis en avant par la banque espagnole en vue de protéger sa réputation sur le marché mondial, et ce, en ne voulant pas reconnaître publiquement qu'elle est incapable de résister à une adjudication internationale. Les milieux financiers algériens se demandent, toutefois, pourquoi Santander a attendu la dernière étape pour annoncer son retrait, alors que les divergences entre Sonatrach et les deux pétroliers espagnols existent depuis bien avant. En outre, dans le processus de privatisation du CPA, les quatre banques françaises candidates, à savoir BNP Paribas, Crédit Agricole, le groupe Banques populaires et Société Générale, sont en position de force face à une seule banque non française, en l'occurrence, l'américaine Citibank. Depuis le début, les banques parisiennes se sont montrées très attachées à l'entrée dans le capital du CPA, notamment BNP Paribas et le Crédit Agricole. En plus du CPA, les banques françaises sont intéressées par le secteur bancaire public algérien en général, en voulant aller vers des partenariats avec celles-ci en matière notamment de transfert du savoir-faire dans le domaine de banques d'affaires et l'accompagnement dans le processus de financement des grands projets d'investissement.