Après un léger retard, le processus de privatisation du Crédit populaire algérien (CPA) vient de franchir une nouvelle étape. Les établissements financiers intéressés par ce dossier ont, en effet, reçu, la semaine dernière, les documents indispensables pour l'établissement des offres techniques et financières délivrés par le gouvernement. Ces documents seront, selon des confrères, essentiellement juridiques (le pacte d'actionnaire et le contrat de cession..). Ils définissent les relations entre l'Etat actionnaire et le futur acquéreur des 51% du capital du CPA : management, décisions stratégiques. Ils permettront aux six banques candidates (BNP Paribas, Crédit Agricole, Banques Populaires, Société Générale, Citibank et Santander) de formuler leurs offres techniques et financières, d'émettre, individuellement ou collectivement, leurs éventuelles réserves ou demander des modifications sur certains points. En attendant, le gouvernement devrait adresser des correspondances aux six banques pour leur fixer une " date limite " de remise des offres. Une étape qui intervient quelques moins seulement après l'achèvement des opérations d'audit et de consultation, appelées data-rooms, organisées par les six banques internationales préqualifiées pour la privatisation du CPA : BNP Paribas (France), Citibank (Etats-Unis), Crédit agricole (France), Natexis-Banque Populaire (France), Santander (Espagne) et Société Générale (France). Pour rappel, le gouvernement a décidé de procéder à la privatisation partielle du CPA en cédant un bloc de 51% à un partenaire stratégique unique, conservant ainsi une participation de 49%. En septembre 2006, le capital de la banque avait été augmenté de 4 milliards de dinars pour atteindre 29,3 milliards de dinars sur décision du Conseil de la monnaie et du crédit. Le Crédit populaire d'Algérie (CPA) a réalisé un bénéfice net de 7,9 milliards de dinars (environ 110 millions de dollars) en 2006 sur un bilan total de 487,86 milliards de dinars. Ainsi, donc, le CPA est valorisé à 1,1 milliard d'euros. Le futur repreneur devra donc débourser au moins 550 millions d'euros. Mais d'autres facteurs entrent en considération. Le marché bancaire algérien est compétitif et la mariée est belle : 129 agences bancaires, 15 succursales, plus de 1,2 million de clients, un total d'actifs de 4,8 milliards d'euros, un portefeuille de crédits de 1,5 milliard d'euros, un portefeuille de titres de 1,5 milliard d'euros et un total de dépôt de 3,4 milliards d'euros… Mieux : il s'agit de la première opération de privatisation d'une banque publique.