Les Palestiniens saisiront formellement le 1er avril la Cour pénale internationale (CPI) contre des dirigeants israéliens, a indiqué un membre de la direction du Fatah, principale force de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). L'une des prochaines étapes importantes est le dépôt d'une plainte contre Israël à la CPI le 1er avril concernant la dernière guerre à Ghaza et contre la colonisation israélienne de la Cisjordanie occupée, a dit Mohammed Shtayyeh. Le 1er avril correspond à la date à partir de laquelle les Palestiniens peuvent demander la poursuite des dirigeants israéliens devant la CPI. Mi-janvier, le procureur de la CPI a annoncé avoir ouvert un examen préliminaire pour savoir s'il existait une base raisonnable pour ouvrir une enquête sur des crimes de guerre présumés commis depuis l'été dans les Territoires. Les Territoires palestiniens vivent une grave crise économique qui se traduit par un chômage et une pauvreté endémiques dont Israël est responsable car il refuse de reverser à l'Autorité palestinienne les taxes --plus de 100 millions d'euros par mois-- qu'il collecte pour son compte, a de son côté affirmé M. Shtayyeh. Après l'échec d'un projet de résolution prévoyant la fin de l'occupation israélienne des Territoires palestiniens sous trois ans, les Palestiniens ont mis à exécution en janvier une menace brandie de longue date, et adhéré à la CPI avec le but proclamé de poursuivre les dirigeants israéliens pour crimes de guerre, notamment dans la bande de Ghaza, ravagée cet été par une nouvelle offensive israélienne qui a tué près de 2 200 Palestiniens. La guerre avait tué 73 personnes côté israélien, quasiment tous des soldats. Les Palestiniens assurent avoir déjà rassemblé des preuves et comptent également sur les résultats, attendus fin mars, de l'enquête de l'ONU sur la guerre dans la bande de Ghaza. Cette annonce intervient avant une réunion mercredi et jeudi des 130 membres du Conseil central de l'OLP à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, et sur fond d'inquiétudes quant à l'avenir de cette autorité, qui tient lieu d'Etat dans l'attente d'une solution au conflit israélo-palestinien. Les Palestiniens, privés des taxes qu'Israël collecte pour leur compte depuis qu'ils ont déposé il y a trois mois leur demande d'adhésion à la CPI, brandissent désormais l'arme de la dissolution de l'Autorité. Une telle dissolution placerait Israël, en tant que puissance occupante, en charge de la destinée de plus de quatre millions et demi de Palestiniens en Cisjordanie et à Ghaza. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien, Emmanuel Nachshon, a affirmé qu'Israël ne réagirait pas à une information spéculative et hypothétique.
La reconstruction de Ghaza prendra plus d'un siècle Il faudra plus d'un siècle pour reconstruire la bande de Ghaza si le blocus israélien, qui limite les importations de matériaux de construction, n'est pas levé, a déclaré Oxfam. Selon l'ONG, 100 000 Ghazaouis, dont une moitié d'enfants, vivent dans des installations provisoires, des abris de fortune ou chez des proches. Plus de 800 000 camions de matériaux sont nécessaires pour rebâtir les habitations, écoles et hôpitaux endommagés lors de l'offensive israélienne de l'été 2014, d'après l'organisation. Seulement 0,25% de ce total a effectivement été livré au cours des trois derniers mois. L'organisation regrette que seule une petite partie des 5,4 milliards de dollars promis en octobre lors de la conférence des donateurs au Caire soit parvenue à ses destinataires. "Des familles vivent depuis six mois dans des habitations sans toit, sans murs ou sans fenêtres. Beaucoup n'ont que six heures d'électricité par jour et sont privées d'eau courante", a déploré Catherine Essoyan, directrice régionale d'Oxfam. L'opération "Bordure protectrice" que Tsahal a menée en juillet et en août 2014 afin de mettre fin aux tirs de roquettes en provenance de Ghaza a coûté la vie à plus de 2 100 Palestiniens, des civils pour la plupart. Côté israélien, 73 personnes, essentiellement des militaires, ont péri. Le blocus israélien a été mis en œuvre en 2006 lorsque le Hamas a remporté les élections dans la bande de Ghaza. La Jordanie et Israël, liés par un traité de paix, ont signé jeudi un accord pour lutter contre la pénurie d'eau dans la région par un pompage de la mer Rouge vers la mer Morte. Le projet prévoit de fournir aux Palestiniens 30 millions de m3 d'eau dessalée par an. Selon l'agence officielle jordanienne Petra, l'accord porte sur "l'exécution de la première partie" d'une lettre d'intention conclue en décembre 2013 à Washington entre des représentants d'Israël, de Jordanie et de l'Autorité palestinienne pour tenter de sauver la mer Morte. Il s'agit de construire un système de pompage dans le golfe d'Aqaba, à la pointe nord de la mer Rouge, afin de collecter 300 millions de m3 d'eau par an. Une partie doit être acheminée par l'intermédiaire de quatre conduits vers la mer Morte, une autre partie doit être dessalée et distribuée en Israël et en Jordanie afin de répondre à la pénurie d'eau qui frappe la région.