Les représentants des deux Parlements rivaux libyens ont pour la première fois samedi, discuté face à face, au troisième jour de leurs négociations au Maroc destinées à sortir leur pays du chaos, l'ONU parlant de progrès importants. Les deux délégations avaient eu jeudi et vendredi des discussions indirectes par l'intermédiaire de l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Bernardino Leon, à Skhirat, dans la région de la capitale marocaine Rabat. Elles tentent de se mettre d'accord sur la forme d'un gouvernement d'unité nationale et les modalités d'une cessation des hostilités dans un pays miné par la violence et dirigé par deux Parlements et deux gouvernements rivaux depuis la prise en août de la capitale Tripoli par la coalition de milices Fajr Libya. Le Parlement élu reconnu par la communauté internationale siège à Tobrouk dans l'Est libyen, et le Congrès général national (CGN), le Parlement sortant que le gouvernement installé par Fajr Libya a réhabilité, à Tripoli. Selon des participants, des représentants des deux camps ont discuté pour la première fois face à face en présence de M. Léon, du ministre marocain des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar, et du directeur des renseignements marocains, Yassine Al-Mansouri. Les discussions devront s'achever en soirée et les délégations libyennes doivent regagner leur pays dimanche pour consulter leurs directions respectives avant de retourner la semaine prochaine au Maroc. Dans une déclaration à la presse, M. Leon a déclaré qu'il fallait s'armer de patience. Nous sommes en train de travailler sur les grandes questions, la question de la sécurité, la question du gouvernement (...) On avance mais ce sont des questions difficiles, on n'aura pas aujourd'hui ou demain les résultats, il faut être patient, mais je pense que nous avançons dans la bonne direction, a-t-il dit à la presse. De son côté, un membre du Parlement élu libyen, Moussa el-Kouani, a affirmé que les participants avaient convenu d'une série de principes qu'ils examineront avec leurs dirigeants avant de revenir au Maroc pour conclure un accord. Selon lui, les deux camps se sont engagés à être de nouveau mercredi à Rabat. Dans un communiqué, la Mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul) a parlé de discussions positives et de progrès importants dans les négociations, les deux camps étant déterminés à résoudre leurs divergences. Les protagonistes travaillent sur des propositions concrètes liées à la formation d'un gouvernement d'union et à des arrangements de sécurité. Des pourparlers indirects avaient déjà eu lieu le 11 février à Ghadamès dans le sud libyen, les premiers du genre depuis le lancement du dialogue national fin septembre 2014. Livrée aux milices depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 après huit mois de révolte, la Libye est le théâtre de combats entre les différentes factions mais aussi entre milices et forces pro-gouvernementales. Elle est en outre le théâtre depuis des semaines d'attaques revendiquées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui contrôle des pans entiers de territoire en Syrie et en Irak.