Les deux Parlements rivaux qui se disputent la légitimité en Libye ont tenu, mercredi à Ghadamès, à 600 km au sud-ouest de Tripoli, des discussions «indirectes» sous l'égide de l'ONU, selon la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul). Lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision, le chef de la Manul, Bernardino Leon, a qualifié le dialogue de «positif et constructif». Il a précisé avoir tenu des «réunions séparées» avec la délégation du Parlement reconnu par la communauté internationale et celle du Congrès général national (CGN, parlement sortant). «M. Leon a fait la navette toute la journée entre les deux délégations enfermées dans des salles distinctes et n'a pas réussi à les réunir autour d'une même table», selon un des participants aux discussions qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat. Le chef de la Manul, selon qui les discussions étaient «générales», a promis la reprise du dialogue entre les deux camps dans les «prochains jours», sans autre détail. Après le renversement de Mouammar El Gueddafi en octobre 2011, la Libye s'est enfoncée dans le chaos, avec la montée en puissance des milices d'ex-rebelles qui font aujourd'hui la loi. La situation s'est aggravée ces derniers mois avec deux gouvernements et deux Parlements parallèles et une escalade de violence dans l'est comme dans l'ouest du pays. Une première réunion de dialogue avait eu lieu à Genève en janvier et permis un accord sur un agenda prévoyant un gouvernement d'unité nationale. Mais le CGN, le Parlement sortant qui a repris du service sous l'impulsion de Fajr Libya, avait boycotté cette réunion, exigeant qu'elle se tienne en Libye. Le travail consiste donc, pour M. Leon, de tout reprendre à zéro.