Cela fait déjà plus de dix ans que l'école algérienne ''souffre'' à cause des grèves répétitifs vers et illimitées, pire encore, l'école n'a toujours pas connu une stabilité à l'échelle nationale, et ce fléau s'aggrave de plus en plus d'une part, le niveau de l'éducation et de l'enseignement dégradent ces dernières années d'une autre part. Si les autorités ne trouvent pas de solution adéquate pour résoudre ce grand problème, certainement l'élève sera désormais victime d'un conflit à cause d'un malentendu entre le ministère de l'éducation et le CNAPESTE. Lors d'une conférence de presse tenue, avant-hier, au siège du ministère de l'Education, la tutelle de ce département a affirmé que la grève observée par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (CNAPESTE) était "illégale" assurant que le syndicat recourait de manière "abusive" au droit à la grève. En ajoutant que " Nous avons pris les mesures qui s'imposent en appliquant la loi", a-t-elle dit. Réitérant que l'avenir de l'école algérienne était en "danger" en raison des grèves répétées des syndicats du secteur. Mme Benghebrit a qualifié de "structurels" ces mouvements de grève d'autant plus que la situation que le pays traverse exige de la "solidarité, de l'engagement et le sens de la mesure". Elle a, par la même, rappelé l'urgence d'élaborer une charte d'éthique du secteur de l'Education afin de dégager un consensus entre les composantes de la corporation pour "instaurer un climat propice à la réalisation des objectifs escomptés". Les 14 revendications soulevées par le CNAPESTE "ont été prises en charge par le ministère", a fait savoir la première responsable du secteur soulignant que certains points dépassaient les prérogatives de la tutelle et les lois en vigueur telle la promotion systématique. Mme Benghebrit a affirmé, à ce propos, que la revendication relative à la promotion systématique est "contraire aux dispositions de l'ordonnance 06-03 du 15 juillet 2006 portant statut particulier de la Fonction publique". A une question sur les mesures prises face à ce mouvement de grève, la ministre a indiqué que "lorsque son secteur entame des consultations ou des négociations avec un syndicat, il applique la loi à la lettre" ajoutant que le CNAPESTE a "avancé ses revendications pour faire pression sur la tutelle alors qu'il a besoin à l'instar des autres syndicats d'une formation en matière de négociation", selon elle. Pour ce qui est des solutions proposées pour le rattrapage des cours, Mme Benghebrit a dit que chaque établissement avait "ses propres solutions" appelant les parents d'élèves à accompagner leurs enfants avec la collaboration des responsables de lycées. A ce propos, Mme Benghebrit a estimé que les grèves répétées dans le secteur sont susceptibles de nous amener à mettre en œuvre l'initiative de renouvellement pédagogique à travers l'enseignement à distance et l'utilisation de l'informatique. Parmi les conséquences de la grève, la ministre a réaffirmé le recours à la ponction sur salaires des enseignants grévistes, mission confiée aux directeurs des établissements éducatifs et des directeurs de l'éducation de wilaya. Mme Benghebrit a indiqué que la coordination syndicale a préféré placer l'intérêt de l'élève au-dessus de toute considération et de poursuivre le dialogue avec la tutelle.
Des cours télévisuels pour rattraper le retard Par ailleurs, MMe. Benghebrit a affirmé que son secteur avait pris une série de mesures opérationnelles pour assurer le droit de l'élève à l'enseignement suite au mouvement de grève observé par à la CNAPESTE depuis le 16 février dernier. La ministre a ajouté, aussi que des instructions ont été données aux responsables de wilaya pour mettre à la disposition des élèves plusieurs dispositifs de soutien et d'accompagnement afin que l'intérêt de l'élève soit préservé. Il s'agit, selon la ministre, de cours télévisuels (mardi 19h30 à 20h30 et samedi 8h30 à 9h30 et 19h10 à 20h00), la mise à la disposition des élèves des cours scénarisés de l'ONEFD pour tous les élèves de terminale sur CD, avec accès à la plate-forme de l'ONEFD pour les évaluations et autres ressources, blog d'enseignement, mobilisation de toutes les ressources humaines (retraités, parents d'élèves, étudiants en fin de cycle, les professeurs de l'ENS, ANEM...) ainsi que toutes les ressources financières pour accompagner ce processus. Face au climat généré par ce mouvement de grève qui influe sur la motivation des élèves et aboutit au décrochage scolaire, a souligné la ministre, les élèves n'ont aucune responsabilité dans cette situation qu'ils n'ont pas choisie, mais qu'ils subissent, a-t-elle dit. Elle a, dans ce contexte, appelé les élèves à mettre à profit " les moments libres" pour réviser, s'entraîner et mieux se préparer aux examens. Elle a, par ailleurs, rendu un hommage appuyé à tous les personnels de l'éducation pour leur attachement au fonctionnement normal de l'institution éducative appelant à un plus grand engagement pour soutenir les élèves, en mettant en œuvre tous les moyens pour garantir leur présence dans les classes, pour assurer l'accompagnement par les pairs dans les travaux de groupe, en laissant l'établissement scolaire à la disposition de toutes les initiatives de type pédagogique: pour exemple, l'utilisation des amphithéâtres pour projection des cours élaborés par l'ONEFD, l'exploitation collective des ressources numériques contenues dans la plate-forme (simulation, activités, autocorrection...). L'évaluation menée par les inspecteurs durant les 1er et 2e trimestres, démontre une exécution entre 70 à 75% du programme, ce qui constitue une avancée par rapport aux années précédentes où, à la même période, le taux d'exécution ne dépassait pas les 55%, a rappelé la ministre. Elle a expliqué cette avancée par les dispositions gouvernementales contenues dans les instructions n°04 et 11, en faveur du corps enseignant, adossé à une volonté de recadrage par rapport à des standards pédagogiques universellement établis. Par ailleurs, Mme Benghebrit a déploré la décision du CNAPESTE de poursuivre la grève illimitée en dépit de la signature d'un PV le 8 mars dernier après 10 heures de négociations. Le choix de la grève doit "s'exercer dans le cadre du respect du droit fondamental de l'élève à l'enseignement. La grève illimitée ayant été déclarée illégale par les instances judiciaires compétentes, la tutelle a pris, conformément à la réglementation, toutes les dispositions adéquates", a tenu à préciser la ministre. Elle a, enfin, insisté sur l'urgence de mettre en place la charte d'éthique et de stabilité permettant de créer un consensus pour l'instauration d'un climat favorable à la réalisation des objectifs éducatifs.