La polémique qui a entouré le conflit opposant Sonatrach à ses deux partenaires espagnols dans le projet Gassi Touil persiste. Voulant à chaque reprise faire monter la pression, les deux groupes espagnols enchaînent déclaration sur déclaration espérant ainsi trouver un écho. C'est ainsi qu'après que Gas Natural ait tenté une énième fois de politiser le dossier, c'est aujourd'hui autour de son compère Repsol d'essayer de faire pression en jouant sur le registre des indemnités que Sonatrach devra, selon eux, leur payer. Le quotidien électronique "Tout sur l'Algérie", a, en effet, rapporté samedi dernier qu'un porte-parole de la compagnie espagnole a affirmé que Repsol allait demander des dédommagements conséquents. "Les montants sont en train d'être décidés avec nos avocats", a-t-il indiqué aujourd'hui. Il dément ainsi les informations publiées en début de semaine par le quotidien économique espagnol l'Expansion. Le journal avait affirmé dans son édition de 13 novembre dernier en citant des sources anonymes, que Repsol et Gas Natural entendaient réclamer 300 millions d'euros (400 millions de dollars) de dommages et intérêts à Sonatrach. En réalité, selon des sources industrielles espagnoles, le montant qui sera réclamé par Repsol pourrait être nettement plus élevé que celui évoqué par l'Expansion. Les deux groupes, Repsol et Gas Natural, expliquent en effet avoir réalisé une bonne partie du projet Gassi Touil qui a été récupéré par Sonatrach. Cette montée dans la polémique autour de ce dossier intervient à la veille de la procédure d'arbitrage international dans le conflit Gassi Touil qui devrait franchir une étape décisive, avec la tenue dans les prochains jours de la "réunion de procédure" au niveau de la Commission des Nations unies pour le droit commercial international (Uncital) basée à Genève en Suisse et ce, afin de déterminer le calendrier de la procédure d'arbitrage international engagée par Sonatrach contre les deux groupes espagnols. Selon les mêmes sources, cette réunion constituera également l'occasion pour les deux parties concernées par le conflit de faire connaître leurs demandes d'indemnisation. Les groupes espagnols viennent ainsi contrecarrer tous les efforts du gouvernement espagnol qui tente de trouver une solution à l'amiable au différend. Pour l'Algérie, le ministre de l'Energie te des Mines, M. Chakib Khelil, a réaffirmé à plusieurs occasions que le litige énergétique qui opposent les deux parties est purement commercial et que la décision d'aller vers l'arbitrage n'a pas été prise à la légère. Ce n'est qu'après épuisement de toutes les possibilités de règlement du conflit que Sonatrach est allée vers l'arbitrage. Sonatrach compte, d'ailleurs, demander des milliards de dollars de réparation aux deux groupes espagnols. Dans sa plainte, la société nationale des hydrocarbures reproche aux deux groupes espagnols de ne pas avoir respecté les clauses du contrat conclu entre les deux parties en 2004. Ce non-respect des engagements a entraîné des retards estimés d'au moins deux ans dans la réalisation du projet. Initialement prévue pour 2009, la réalisation du chantier de Gassi Touil a été repoussée à 2011, voire au-delà. Un retard qui a causé un préjudice commercial et financier important à la société nationale des hydrocarbures. Sonatrach va d'ailleurs reprendre seule le projet gazier de Gassi Touil, où des équipes ont été installées pour cette opération.