Le montant de la participation et la contrefaçon sont les causes de cet échec. La privatisation de l'Entreprise nationale de production de boulonnerie, coutellerie et robinetterie (BCR) n'est pas pour demain. Le groupe, semble-t-il, n'intéresse plus les opérateurs étrangers. Selon le site «toutsurlalgérie», ce processus a échoué. Lancée fin 2005, la mise en vente de l'entreprise BCR n'a pas abouti. «Les discussions entre la Société de gestion des participations équipements industriels et agricoles (SGP Equipag) et trois groupes européens ont échoué», selon la même source. Il s'agit de l'espagnol Tecca, français Dassault et d'un groupe portugais de taille modeste. Le holding a été ainsi obligé de relancer le processus de privatisation des trois filiales du groupe public: Saniak (Aïn Kebira, Sétif), Ofree (Bordj Ménaïel, Boumerdès) et Orsim (Oued Rhiou, Relizane). Une source proche de l'entreprise BCR a confirmé l'information, selon le site, sans pour autant avancer des détails ni commentaire sur le dossier. Selon la même source, les discussions entre la SGP et les trois groupes européens ont buté sur plusieurs problèmes. Parmi eux: le montant de la participation qui serait cédée au partenaire, le management des entités issues de ces partenariats. Autre obstacle soulevé par les groupes étrangers: l'ampleur de la contrefaçon en Algérie. Un représentant du groupe espagnol Tecca, intéressé par la branche coutellerie et robinetterie de la BCR, s'est alarmé de l'ampleur du phénomène dans la région de Sétif où se trouve le siège social de la BCR, selon cette source. «En se rendant au marché d'El-Eulma, il s'est dit choqué par le nombre de produits contrefaits en vente libre», explique la source proche de la BCR. En effet, le produit BCR est le premier à être contrefait et ce, depuis 1998 à 2006. Il faut souligner dans ce sens que ce fléau national fait perdre 500 millions de dinars par an à l'entreprise BCR. Selon le président-directeur général du groupe, Mohamed El Hadi Louadfel qui s'était exprimé sur le sujet, en juin 2007, cette perte représente 25% du chiffre d'affaires du groupe, estimé à 240 milliards de centimes. Il avait avoué que tous les produits BCR sont contrefaits, même les robinets de gaz. Pour limiter les dégâts, l'entreprise a mené plusieurs actions. Il s'agit de la formation en 2004 de près de 150 agents de contrôle de la qualité pour distinguer le vrai du faux produit BCR. Selon M.Louadfel, la lutte contre la contrefaçon n'est pas l'affaire du seul opérateur. C'est l'exigence de la professionnalisation au niveau de tous les intervenants et l'importance du poste de contrôle, selon lui. Le holding SGP Equipag devrait choisir, début 2008, une nouvelle liste d'entreprises intéressées par la BCR pour engager avec elles des négociations exclusives. Ainsi, la privatisation des entreprises publiques traîne encore malgré les efforts de l'Etat pour faire avancer ce processus. L'exemple de l'ouverture du capital du Crédit populaire d'Algérie (CPA) est le plus illustratif. Prévue en 2006, la privatisation de cette banque n'est pas encore achevée. Les responsables du ministère des Finances préfèrent ne plus fixer de date précise pour cette opération. Enfin, un peu de pragmatisme.