Le 13e Forum social mondial (FSM) a débuté à Tunis, moins d'une semaine après l'attaque du musée du Bardo. Sous une pluie battante, des milliers de participants ont marché jusqu'au lieu de l'attentat, revendiquant "liberté, égalité, justice sociale et paix". Arrivés devant le musée national, ils ont exprimé leur solidarité avec les victimes de l'attaque terroriste qui a fait 23 tués. L'attentat a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI). Le Forum social accueille jusqu'à samedi des représentants de quelque 5 000 organisations, dont une délégation suisse. Les participants se retrouveront à l'université El Manar et débattront pour tenter de trouver des idées pour aller vers une globalisation alternative et plus sociale. L'événement porte cette année le slogan "dignité et droits". La capitale tunisienne sert-elle de cadre à ce Forum pour la seconde fois. La manifestation a été maintenue malgré l'attaque perpétrée mercredi passé au musée. Mais les autorités ont "pris les mesures nécessaires" pour garantir la sécurité du Forum social, a précisé le coordinateur du comité d'organisation, Aberrahmen Hedhili. Ce Forum constituera "une réponse de la société civile. (...) Nous devons inventer un monde nouveau et lutter contre ces monstres", a déclaré lundi un membre fondateur du FSM, Gustavo Massiah. Une des premières animations du FSM avait d'ailleurs pour thème "Peuple du monde contre le terrorisme".
Coopération solidaire Parmi les thèmes qui feront l'objet de débats, figurent la répartition inégale des richesses et le prix que paient société et environnement pour ces inégalités. Des ateliers se pencheront sur l'importance des mouvements sociaux, la migration ou la coopération solidaire au développement. Pour les participants, le Forum est également une occasion d'échanger sur les initiatives et les projets déjà réalisés.
Délégation suisse Contrairement aux grandes conférences internationales, le FSM n'adopte pas de document final. Cette mesure ne l'empêche pas de fabriquer des résultats. Le nouveau parti espagnol Podemos, par exemple, est issu directement du mouvement des Indignés, né en 2008 en pleine crise économique mondiale. La délégation suisse à Tunis rassemble une soixantaine de personnes - politiciens, syndicalistes et, surtout, des représentants d'ONG. Cinq parlementaires fédéraux sont de la partie, dont le président du Conseil des Etats, le socialiste jurassien Claude Hêche. Tous ont maintenu leur participation malgré l'attentat.