"Il n'y a pas de substitut au dialogue" de paix pour pouvoir assurer les assises d'une relance économique et sociale viable. Je pense qu'il n'y a pas de "substitut au dialogue aujourd'hui", a déclaré le DG du BIT, M. Juan Somavia, récemment en marge des travaux de la 300e session du Conseil d'administration de l'organe exécutif de l'Organisation internationale du travail (OIT-ONU) qui ont pris fin vendredi à Genève. A une question sur l'expérience algérienne en matière de réconciliation nationale et de paix initiée par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, M. Somavia a souligné "le dialogue est le commencement de quelque chose", a-t-il poursuivi, se référant au pacte national économique et social ratifié en tripartite en 2006 en Algérie. Ce pacte est fondé sur de "très bonnes bases" a noté le DG du BIT qui l'a jugé de "très important et très bon", estimant que "c'est le chemin qui permet d'avancer". A l'échelle africaine, M. Somavia a mis en valeur "la série d'instruments spécifiques du Nepad" pour relancer, dans une vision d'intégration économique, "Je suis content qu'il y ait de la croissance en Afrique", a-t-il poursuivi non sans toutefois déplorer les retombées d'une "mondialisation effrénée". Selon lui, l'Afrique se "développe à contre-courant d'une mondialisation injuste". A ce niveau également, il a insisté sur les vertus du dialogue pour équilibrer les rapports de forces, évoquant encore l'expérience algérienne sur la scène internationale. Dans ce contexte, il a estimé que "l'Algérie peut jouer un rôle très important au niveau arabe, africain et international", eu égard au "travail de fond" qu'elle a accompli. Soulevant le problème de la redistribution interne des richesses dans les pays en développement, le DG du BIT a relevé que "les gens commencent par juger la mondialisation à partir de leur situation par rapport au travail" et, en conséquence, il faut "une réflexion internationale" et un débat "démocratique", notamment en ce qui concerne "le respect du droit au travail, la protection sociale, le dialogue social, la création d'emplois". Evoquant le rôle d'appui du FMI, de la Banque mondiale, de l'OMC il ajoute "Nous devons tous travailler ensemble pour réponde aux besoins des gens", a dit M. Somavia qui, optimiste, pense que ce "climat d'entraide internationale devrait, à terme, aboutir". Par ailleurs, et dans le même ordre d'idées, de nombreux dirigeants d'organisations patronales et de syndicats internationaux ont estimés que "les conditions de stabilité sont toutes réunies" pour que l'Algérie "poursuive son destin de puissance régionale". "L'Algérie a beaucoup changé" et se trouve "en phase d'ébullition économique", a relevé M. Michel Barde, le représentant de l'Union patronale suisse, "il est incontestable que les perspectives de croissance économique en Algérie sont aujourd'hui très favorables à la genèse d'une puissance régionale", a poursuivi M. Barde qui présidait le groupe des employeurs européens lors de cette session du Conseil d'administration du BIT. Le programme de privatisations lancé en Algérie, "les entreprises algériennes doivent se préparer", notamment par le biais d'une mise à niveau afin d'amortir les effets de la concurrence à venir citant le contexte de la mondialisation. De son côté, le représentant du groupe des travailleurs au BIT, M. Leroy Trotman, a enchaîné sur les dangers d'une mondialisation mal préparée, mais s'est dit "rassuré par le fait que l'Algérie ait réalisé un pacte social tripartite qui lui permet de contenir les conflits sociaux" et ainsi "pouvoir mieux s'occuper de ses objectifs de relance économique ". M. Abraham Katz, président américain de "International Organisation of Employers", Il s'est appuyé sur le fait que l'Algérie ait "une très bonne expérience dans la lutte contre le terrorisme" qui lui a permis de sécuriser les investissements et assuré un retour vers la stabilité. M. Katz, qui est aussi président d'honneur de "l'United States Coucil for International Business", a estimé que le meilleur moyen pour un investisseur d'évaluer le marché algérien serait "de se déplacer sur les lieux" . "Il faut aller là-bas pour saisir toutes les opportunités d'investissements hors-hydrocarbures", a-t-il dit.