Le CICR a l'intention d'acheminer au Yémen 48 tonnes d'aide médicale et autres produits de première nécessité à bord de deux avions au cours des deux jours à venir. Ces vols ont reçu le feu vert de la coalition arabe qui mène les raids aériens. Le premier vol - 16 tonnes d'aide médicale - devrait décoller de Jordanie aujourd'hui, a précisé la porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Marie-Claire Feghali. Le deuxième envoi est en cours de préparation à Genève et prévu pour demain. Outre une aide médicale, il acheminerait des tentes et des génératrices. Mme Feghali ajoute que la Croix-Rouge cherche toujours à obtenir le feu vert pour un navire qui acheminerait de Djibouti à Aden une équipe de chirurgiens du CICR et de l'ONG Médecins sans frontières.
Risque de catastrophe humanitaire Une coalition de plus de 10 pays menée par l'Arabie saoudite a lancé le 26 mars des frappes aériennes sur le Yémen pour repousser les miliciens chiites houthis et venir en aide au président yéménite Abd-Rabbou Mansour Hadi. Ces raids, ainsi que plusieurs semaines de combats entre les rebelles houthis et les partisans du président ont déjà fait des centaines de morts et déplacé des dizaines de milliers d'habitants. L'Unicef a mis en garde lundi contre le risque de catastrophe humanitaire au Yémen. De son côté, le ministère chinois des Affaires étrangères a ajouté sa voix mardi aux appels en faveur d'un cessez-le-feu au Yémen, après celles de la Russie et de la Croix-Rouge. "Nous appelons les parties concernées à mettre en œuvre rapidement un cessez-le-feu et éviter toute nouvelle victime civile", a dit la porte-parole du ministère à Pékin.
Au moins 18 morts dans de nouveaux combats dans le sud Au moins 18 personnes ont été tuées lors de combats nocturnes dans le sud du Yémen, notamment à Aden, entre des rebelles chiites et des forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi. Huit rebelles ont notamment été tués dans la province d'Abyane. A Aden, deuxième ville du pays, les affrontements se sont concentrés dans le quartier d'Al-Moalla et soldés par quatre morts et huit blessés parmi les combattants pro-Hadi, selon une source médicale. Six rebelles ont également péri, a indiqué une source militaire. Les forces loyales au chef de l'Etat ont repris le contrôle de plusieurs secteurs à Al-Moalla, dans le centre-ville, d'où elles ont repoussé les rebelles et leurs alliés, des militaires fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, qui cherchaient à prendre un port, selon des témoins. Les forces navales de la coalition arabe menée par l'Arabie saoudite depuis le 26 mars sont entrées en action dans la nuit et ont bombardé plusieurs positions rebelles à Aden, ont indiqué des habitants. Des avions de la coalition ont par ailleurs lancé, dans la province de Lahj, plus au nord, de nouveaux raids sur la base aérienne d'Al-Anad, contrôlée par les rebelles et encerclée par des combattants pro-Hadi, a indiqué un chef de ces combattants, le général Muthanna Jawas. Dans la province d'Abyane, à l'est d'Aden, huit miliciens chiites ont été tués dans une embuscade tendue par des membres de tribus alors qu'ils circulaient à bord de deux véhicules, a indiqué le gouverneur El-Khedr al-Saïdi. Des tribus et des combattants pro-Hadi encerclaient aussi mardi une position rebelle dans la région de Loder, a-t-il ajouté. Selon lui, les tribus s'employaient à envoyer des renforts en hommes à Aden depuis Abyane et Lahj pour épauler les combattants qui défendent la ville contre les rebelles.
Washington invite ses ressortissants à partir par voie maritime Les Etats-Unis ont reconnu lundi ne pas être en mesure d'évacuer leurs ressortissants au Yémen, dont les aéroports sont fermés. Ils les ont invités à quitter le pays par voie maritime, notamment grâce à des navires d'autres pays. "Nous avons envoyé des messages d'urgence aux Américains qui restent au Yémen pour les prévenir des possibilités de quitter le pays", a déclaré la porte-parole du département d'Etat Marie Harf. Elle a insisté sur les "possibilités maritimes" de partir, allusion aux navires étrangers qui assurent, par exemple, la traversée entre Aden (sud) et Djibouti. Ainsi, la France a évacué par mer, au départ du port de Balhaf (est), 63 personnes, dont 23 Français, vers Djibouti. Au port de Hodeida (ouest), des frégates de la Marine indienne et chinoise ont évacué respectivement 450 et 100 personnes, selon une source portuaire yéménite. Mme Harf a fait directement référence à ce navire de la Marine indienne. "Pour l'heure, nous encourageons tous les ressortissants américains à trouver refuge dans des endroits sûrs jusqu'à ce qu'ils puissent partir. Les aéroports sont fermés. Parfois, nous évacuons grâce à des vols commerciaux ou affrétés, ce qui, en l'occurrence, n'est évidemment pas possible", a reconnu la porte-parole. Elle n'a pas voulu dire non plus combien d'Américains étaient coincés au Yémen et combien s'étaient fait connaître par le biais du site du département d'Etat (state.gov) ou le site privé stuckinyemen.com qui accuse "le gouvernement américain d'avoir abandonné les Américains Yéménites en février 2015", date de la fermeture de l'ambassade à Sanaa.