A quelques heures de la tenue à Riga d'une nouvelle réunion de l'Eurogroupe, le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis, s'est dit prêt à une série de concessions sur des réformes réclamées par ses créanciers internationaux en échange de nouveaux financements. Mais il n'accepte pas toutes les conditions. Dans une note de blog publiée vendredi matin, le ministre se dit d'accord avec certaines conditions demandées par les créanciers d'Athènes. "Les désaccords actuels avec nos partenaires ne sont pas insurmontables", écrit-il. "Notre gouvernement a hâte de rationaliser le système de retraite (en limitant par exemple les départs anticipés à la retraite), de poursuivre la privatisation partielle d'actifs publics, de s'attaquer aux prêts douteux qui obstruent les circuits du crédit de l'économie, de créer une commission des impôts pleinement indépendante et de pousser l'entreprenariat", poursuit Varoufakis. "Les différences qui demeurent concernent notre compréhension des relations entre ces réformes diverses et l'environnement macro-économique".
Après Merkel, Tsipras annonce une rencontre avec Hollande Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a annoncé jeudi une rencontre avec le président français François Hollande pour évoquer les négociations entre Athènes et ses créanciers, en marge du sommet européen de Bruxelles où il entend déjà s'entretenir avec Angela Merkel, selon un communiqué de ses services. Nous voulons une solution politique permettant le rapprochement des points de vue entre Athènes et ses créanciers de l'UE et du FMI, a indiqué une source gouvernementale grecque à propos des discussions sur le versement au pays d'une tranche d'aide vitale pour sa survie financière. M. Tsipras avait fait savoir mardi qu'il comptait s'entretenir jeudi avec Angela Merkel en marge du sommet européen. Vendredi, à Riga (Lettonie), la rencontre des ministres des Finances de la zone euro était l'occasion de faire le point sur les avancées des discussions techniques avec la Grèce qui ont repris à Paris ces derniers jours. Nous considérons que nous avons accompli notre part du travail en vue d'un accord, nous attendons que nos partenaires fassent également leur part, a indiqué la source gouvernementale grecque. Athènes doit faire valider par ses partenaires une liste de réformes afin de toucher la dernière tranche d'aide de son programme de soutien, s'élevant à 7,2 milliards d'euros. En visite jeudi à Athènes, le commissaire européen Jyrki Katainen a averti que la confiance a baissé vis à vis de la Grèce parce qu'il est très difficile de comprendre ce qui se passe ici et vous ne pouvez pas négocier s'il n'y pas de confiance. Le gouvernement doit faire preuve de responsabilité et procéder à des réformes pour attirer les investisseurs, a-t-il plaidé. Il y a une amélioration dans le domaine des affaires mais il y a encore des réformes à faire dans le secteur de la fiscalité, dans le système légal et l'administration, a dit le commissaire finlandais à l'emploi, la croissance, l'investissement et la compétitivité, lors d'une conférence de presse. Il a estimé que malgré une certaine amélioration, des questions internes avaient malheureusement créé un environnement d'incertitude. Nous pouvons résoudre les problèmes (de la Grèce) mais l'UE ne peut pas tout faire, a-t-il ajouté. Alors que le gouvernement de gauche radicale considère avoir fait des propositions conséquentes de mesures budgétaires et de réformes, un porte-parole du ministère des Finances allemand a jugé mercredi difficile d'imaginer ce qu'il peut encore y avoir de nouveau avec la Grèce. Nous verrons vendredi à Riga comment les Institutions apprécient la situation et comment le gouvernement grec explique pourquoi aucune liste de réformes complète n'a été livrée jusqu'à présent, a-t-il ajouté. Interrogé par la télévision grecque Mega, l'un des chefs de file des négociateurs techniques grecs, le secrétaire général chargé de la politique budgétaire, Nikos Theocharakis, a déclaré mercredi qu'en dépit du climat amical des discussions avec les créanciers, il reste énormément de différences sur différents points, citant notamment la question des retraites, du marché du travail et du salaire minimum.