La stratégie industrielle, le renouveau économique mis en œuvre par le gouvernement poursuit en toute logique un objectif précis, celui de stimuler la croissance économique hors du secteur des hydrocarbures, à l'horizon 2019, à travers des objectifs variables susceptibles de soustraire le pays de la dépendance de la rente pétrolière, d'où cette focalisation sur les entreprises en les incitant à prêter attention à cette question sur la base d'un plan de charge avec son corollaire la diversification de l'activité économique dans la finalité de créer la richesse et l'emploi. Le débat, qui couve depuis longtemps sur cette opportunité de fonder une économie émergente, doit, quant à lui, être dans la conjoncture actuelle, pour s'achever sur une plateforme attractive allant dans le sens de ce remodelage de l'économie nationale. Au regard de la chute brutale des cours du pétrole depuis le mois de juin dernier, et leurs conséquences de plus en plus inquiétante, il ne sert à rien d'occulter à présent ce débat. Les partenaires sociaux et économiques siégeant au sein de la tripartite y voient un moyen de valoriser la production nationale et l'exploitation rationnelle des atouts et potentialités dont dispose le pays. Ils estiment qu'un tel processus répond à une attente nationale, dont ils soulignent le désir économique d'y prendre part avec les garanties de l'exécutif. Sur ce sujet, il convient de rappeler que certains chefs d'entreprises s'insurgent toujours contre certains flous qui persistent encore dans l'action du gouvernement en la matière. Et, en tout état de cause, on sent une certaine hésitation et il est aujourd'hui temps que le débat en question soit soumis à une large table de concertation. La question de la diversification de l'économie et de l'attitude qui sera adoptée par les partenaires du gouvernement est, on le conçoit, liée à ce débat. Dans un contexte économique et social difficile, un débat de ce genre, qui veut être celui de l'avenir, constitue donc une sorte de défi collectif. Mais aussi une espérance. Celle de voir l'économie nationale faire sa propre mue et une percée véritable dans la compétitivité et le marché mondial. Pour rassurer le monde économique dans son ensemble, le gouvernement est amené à faire preuve de beaucoup d'intelligence, pour élargir ce débat et permettre à chacun de pouvoir dire son mot dans le bon sens débouchant sur une économie solide et forte. Le "grippage" de l'économie nationale est d'autant plus mal ressenti que le gouvernement devrait faire dans l'identification de ses maux. C'est que les mesures prises jusqu'ici pour activer la relance économique doivent obligatoirement changer quelque chose. C'est également dans cette situation de certitude qu'on peut parier sur une reprise réelle et durable de l'économie.