Les bureaux de vote ont ouvert hier au Kazakhstan pour une élection présidentielle anticipée. Le chef de l'Etat sortant Noursoultan Nazarbaïev, 74 ans, est quasiment assuré de remporter le scrutin. Quelque 9,5 millions d'électeurs sont invités à voter dans les 9 000 bureaux de vote du pays. "Je suis sûr que les Kazakhs choisiront la politique de stabilité, de développement (...) et d'harmonie dans notre pays", a déclaré M. Nazarbaïev en s'adressant à la nation samedi soir. Le septuagénaire est à la tête du pays depuis 24 ans. Il a appelé ses concitoyens à voter massivement à ce scrutin. La procédure sera surveillée par plus de 1 000 observateurs internationaux, pour prouver ainsi "de manière convaincante" leur "unité" devant le monde entier. Très peu doutent de la victoire de M. Nazarbaïev, un autocrate populaire qui dirige cette ancienne république soviétique d'Asie centrale depuis 1991. Il brigue un cinquième mandat.
Deux adversaires L'opposition n'a présenté aucune candidature pour cette élection, dans laquelle M. Nazarbaïev fait face à deux autres candidats largement considérés comme étant ses partisans. M. Nazarbaïev a convoqué une élection présidentielle anticipée fin février en raison de "difficultés" économiques. Le Kazakhstan, allié de Moscou au sein d'une zone de libre-échange, subit la crise économique en Russie et la chute des cours du pétrole. Porteur depuis 2010 du titre de chef de la nation, un statut qui lui confère à vie le pouvoir de décider des grandes orientations politiques du Kazakhstan, M. Nazarbaïev a cependant attendu deux semaines avant d'annoncer solennellement sa décision d'accepter la proposition de son parti Nour-Otan de briguer un nouveau mandat. Si le Kazakhstan est loin d'être un modèle démocratique, Noursoultan Nazarbaïev jouit d'une popularité exceptionnelle dans ce pays, le plus prospère d'Asie centrale. Quelque 91% des Kazakhs se disent satisfaits de ses activités en tant que chef de l'Etat, selon un sondage rendu public mardi passé par le centre Ipsos MORI.