Après deux reports, le procès de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest impliquant 16 personnes et sept entreprises étrangères pour corruption a débuté hier en présence du collectif de la défense du principal accusé, Chani Medjdoub. Il est très important de rappeler d'emblée que l'affaire, qui a éclaté en 2009, porte sur des faits de corruption et octroi de commissions dans la passation de marchés publics pour la réalisation du projet autoroutier ''est-ouest'', sur 1216 km. Initialement, le projet de l'autoroute est-ouest avait été de 6 milliards de dollars. De réévaluation en réévaluation, l'enveloppe financière avait atteint les 11 milliards de dollars en 2011-2012, puis fin 2014 plus de 13 milliards de dollars. Et c'est ainsi que 16 personnes et sept entreprises étrangères (en tant que personnes morales) poursuivies pour corruption dans l'affaire dite "autoroute est-ouest" ont comparu hier devant le tribunal criminel d'Alger, après deux précédents reports d'un procès très médiatisé. Le procès, qui a été reporté la semaine dernière pour désigner une nouvelle défense du principal accusé, Chani Majdoub, dans cette affaire, après la destitution de son collectif d'avocats, a repris dans une salle comble du tribunal criminel d'Alger. Le président du tribunal, qui a entamé l'audience par l'appel des accusés, dont un est en fuite et quatre en détention, a désigné les deux jurés et est actuellement en train de faire lecture de l'arrêt de renvoi de cette affaire. L'acte d'accusation à l'encontre des personnes (physiques et morales) impliquées dans cette affaire porte sur des délits ''d'association de malfaiteurs, corruption, blanchiment d'argent, trafic d'influence et dilapidation de deniers publics''. Il est important également de signaler que sur les 27 témoins portés sur le rôle de cette affaire et appelés par le président du tribunal, 11 sont absents et un est décédé. Par la suite, le président du tribunal, qui a ouvert l'audience, l'a immédiatement suspendue, les personnes en détention n'étant pas encore arrivées au tribunal. Parmi les 16 accusés, un (1) est en fuite, et quatre sont en détention en plus des sept entreprises étrangères (en tant que personnes morales). Le procès avait fait l'objet d'un premier report le 25 mars dernier en raison de l'absence des avocats étrangers du principal accusé dans cette affaire, Chani Majdoub. Il avait repris une seconde fois dimanche dernier. Mais, ce procès a été renvoyé une seconde fois au 26 avril après que Chani Medjdoub ait récusé son collectif de défense, qui a, de son côté, annoncé son retrait du procès. La défense de Chani Medjdoub avait récusé dans sa totalité ''la procédure judiciaire dans l'instruction'' de ce dossier, et demandé ''la nullité des actes préparatoires'' de ce procès. Finalement, la défense de Chani s'est retirée car ''le tribunal n'avait pas répondu rapidement à notre demande'', avait annoncé un des défenseurs de Chani. De plus, le collectif de la défense de Chani Medjdoub reproche au tribunal de n'avoir pas communiqué dans les délais (trois jours avant le procès) la liste complète des témoins. Seulement, jeudi dernier, un des membres du collectif de défense de Chani Medjoub, avait affirmé que celui-ci a finalement décidé de reconduire ses avocats pour sa défense. Ce collectif de défense est constitué de maîtres Zahia Aït Amar, Amine Sidhoum et Mohand Tayeb Belarif du bareau d'Alger, ainsi que de deux autres avocats, Phillipe Penning du bareau du Luxembourg, et William Bourdon du barreau de Paris, absents à l'audience. Deux autres avocats ont été désignés d'office par le bâtonnat d'Alger, à savoir Me. Aziz Brahimi et Si El Abdi Chara. Ils ont indiqué qu'ils vont poursuivre le procès du fait qu'ils connaissent bien ce dossier'. Pour cette affaire qui a éclaté en 2009, l'acte d'accusation à l'encontre des personnes (physiques et morales) impliquées dans cette affaire porte sur des délits ''d'association de malfaiteurs, corruption, blanchiment d'argent, trafic d'influence et dilapidation de deniers publics''.