L'iPhone et la Chine restent les moteurs de croissance d'Apple, qui a annoncé lundi un bond de 33% de son bénéfice net trimestriel et une expansion des reversements de liquidités à ses actionnaires. Le groupe informatique américain a dégagé un bénéfice net de 13,6 milliards de dollars sur le trimestre achevé fin mars, le deuxième de son exercice décalé. Cela correspond à un bénéfice par action de 2,33 dollars, supérieur de 17 cents à la prévision moyenne des analystes. Le chiffre d'affaires a également progressé plus qu'espéré, de 27% à 58,01 milliards de dollars. Sur ce total, plus des deux tiers (69%) proviennent des ventes d'iPhone. Dopées par la sortie en fin d'année dernière des nouvelles versions 6 et 6 Plus, elles ont atteint 61,17 millions d'unités ce trimestre (+40% sur un an) après déjà un record historique à 74,5 millions sur les trois mois précédents. En termes géographiques, la croissance vient en grande partie de la Chine, où le chiffre d'affaires d'Apple s'est envolé de 71% à 16,8 milliards de dollars.
200 milliards pour les actionnaires Fort de ses bons résultats, Apple continue à choyer ses actionnaires: il a élargi lundi son programme de dividendes et de rachats d'actions entamé en 2012. L'enveloppe prévue, qui représentait jusqu'ici 130 milliards de dollars d'ici fin 2015, a été relevée à 200 milliards jusqu'à fin mars 2017. Sur ce total, 112 milliards de dollars ont déjà été reversés aux actionnaires. Apple a notamment annoncé lundi 50 milliards de dollars de rachats d'actions supplémentaires, portant le total autorisé sur la période considérée à 140 milliards, ainsi qu'une hausse de 11% de son dividende trimestriel. La marque à la pomme est ainsi partie pour devenir le plus gros payeur de dividende au monde avec un total de 12,1 milliards de dollars par an, devant le géant pétrolier ExxonMobil qui reverse actuellement 11,6 milliards mais pourrait lui-même annoncer une hausse lorsqu'il publiera ses propres résultats jeudi, relève Howard Silverblatt, un expert de S&P Dow Jones. Apple a précisé qu'il continuerait de financer ses dividendes et rachat d'actions essentiellement par endettement, en dépit de ses énormes liquidités accumulées (195 milliards de dollars fin mars, dont 171 milliards à l'étranger qui seraient taxés en cas de rapatriement aux Etats-Unis).
L'Apple Watch dans de nouveaux pays fin juin Pour le trimestre en cours, Apple dit attendre un chiffre d'affaires total entre 46 et 48 milliards de dollars. Les analystes visaient jusqu'ici le milieu de cette fourchette. Le groupe n'a pas dit quelle part proviendrait de sa montre connectée Apple Watch, qu'il a livrée vendredi à ses premiers clients et qui constitue sa première nouvelle catégorie de produit depuis la tablette iPad en 2010. Le directeur général, Tim Cook, a évoqué un accueil "plus que positif" pour l'appareil. La société de recherche Slice Intelligence a évalué dimanche que sur 1,7 million de montres commandées aux Etats-Unis, seulement 22% avaient été expédiées. Tim Cook n'a lui fournit aucun chiffre. "Actuellement la demande est plus forte que l'offre mais nous travaillons dur pour y remédier", a-t-il juste assuré à des analystes, faisant miroiter l'arrivée de l'appareil dans des pays supplémentaires fin juin. La montre n'est disponible actuellement que dans 8 pays, et seulement pour des commandes en ligne. Le patron d'Apple a aussi réaffirmé sa conviction que le marché n'était pas encore saturé pour l'iPad, malgré des ventes en recul de 23% sur un an ce trimestre à 12,62 millions d'unités. "Je crois beaucoup dans la capacité de l'iPad à jouer un rôle majeur en entreprise", a-t-il assuré, rappelant notamment le partenariat à cet effet noué l'an dernier avec IBM. Dans les échanges électroniques suivant la clôture de la Bourse de New York, l'action Apple gagnait 1,43% à 134,55 dollars vers 22H40 GMT.