Le président malien, Amadou Toumani Touré, est arrivé, hier à Alger, pour une visite d'Etat de deux jours à l'invitation du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a d'ailleurs eu, hier à Alger, un entretien en tête-à-tête avec son hôte. Le président malien, M. Amadou Toumani Touré, a également reçu le président du Conseil de la nation, M. Abdelkader Bensalah, qui est venu lui rendre une visite de courtoisie. A noter que cette visite s'inscrit dans le cadre de renforcement de la coopération bilatérale entre les deux pays, notamment la sécurisation de l'espace frontalier entre l'Algérie et le Mali. Une nécessité imposée par trois menaces, notamment le terrorisme, les affrontements qui déchirent la communauté des touareg, la contrebande. Une situation qui fait que les autorités des deux pays cherchent des solutions, d'abord sécuritaires, à travers la rencontre d'Alger. Il est à souligner que plusieurs dossiers sont au cœur de la coopération bilatérale, notamment la circulation des personnes et des biens, la coopération entre les services de sécurité frontaliers, la lutte antiacridienne, la réalisation de la route Transsaharienne, le développement du commerce de troc frontalier ainsi que la lutte contre le terrorisme et l'immigration illégale.A l'occasion de cette visite, le président Bouteflika et son homologue malien vont donner un caractère officiel aux recommandations prises lors de la réunion de la commission mixte algéro-malienne tenue lundi et mardi dernier à Alger, en assistant à la signature du procès-verbal. A ce titre, les deux responsables qui ont présidé cette session, notamment, le ministre délégué chargé des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia du côté algérien et le ministre malien de l'Administration territoriale et des Collectivités locales, le général de division Kafougouna Kone, ont affirmé que l'insécurité perturbe dangereusement la libre circulation des personnes et des biens dans cet espace frontalier et compromet inéluctablement toute volonté de développement. M. Ould Kablia avait indiqué que la "pertinence" des recommandations de cette session a fait que la signature du procès-verbal interviendra lors de la visite du président malien. Il avait également souligné que les conclusions de cette session vont imprimer un nouvel élan à cette coopération et l'insérer dans un cadre institutionnel qui ne pourra que renforcer davantage les liens de coopération bilatérale, notamment dans les zones frontalières. Il avait aussi précisé que la conjugaison des efforts s'avère encore plus vitale, quand il s'agit de faire face au phénomène du terrorisme qui ne connaît pas de frontière et qu'aucun pays ne peut prétendre en être à l'abri. Pour sa part, le ministre malien a affirmé que cette réunion a permis de poser des jalons importants pour le renforcement de la coopération bilatérale dans tous les domaines, tout en soulignant qu'il est nécessaire de mesurer le chemin parcouru et de prendre des décisions mieux adaptées et des mesures plus rigoureuses dans la perspective d'une coopération économique et sécuritaire plus dynamique en vue d'assurer une meilleure intégration des deux populations frontalières . A rappeler que le comité bilatéral frontalier algéro-malien a été institué en 1995. Sa mission constitue à renforcer la coopération entre les régions algériennes de Tamanrasset, Adrar et Illizi, et maliennes de Kidal, Gao et Tombouctou. Il s'occupe aussi de la promotion des projets de développement socio-économiques pour les régions frontalières, d'organiser et de faciliter la circulation des personnes et des biens et de sécuriser la zone frontalière. L'Algérie et le Mali avaient mobilisé, en septembre, 1,15 milliard de FCFA (1,75 million d'euros) pour un fonds spécial dans le cadre d'un accord de paix signé en 2006 à Alger et prévoyant le développement des régions de Kidal, Gao et Tombouctou, selon le comité de suivi de cet accord entre le gouvernement malien et l'ex-rébellion touareg sous l'égide de l'Algérie. A noter que les Etats-Unis ont proposé de participer à la surveillance des frontières algéro-maliennes dans le cadre de la politique globale portant sur la lutte contre le terrorisme, notamment Al Qaïda dans la région du Sahel et aucune position n'a été affichée par les deux pays.