Dans quel état se trouvent nos communes, notamment dans leur volet gestion ? La question se pose avec acuité ces derniers jours, d'autant que ces localités ne sont qu'à J-4 du rendez-vous électoral pour les locales. Nos Assemblées populaires communales souffrent et croulent même sous le poids des dettes. Les spécialistes s'accordent ainsi à parler de la nécessité de décentraliser la gestion des communes. Mais l'élément essentiel à mettre en avant reste la valorisation de la ressource humaine. Invité, hier, de la Chaîne III de la Radio nationale, Abderahmane Mebtoul, économiste, a plaidé pour un nouveau statut des APC. " Il faut faire de nos collectivités locales des communes citoyennes et entreprises et en finir avec les communes assistées ". Pour ce faire, il est impératif, selon lui, de créer des pôles économiques régionaux pour attirer davantage d'investissements au niveau local. " Il faut une symbiose entre les banques, les entreprises, les universités et les centres de recherche ". Pour Abderahmane Mebtoul, la véritable entrave à laquelle font face actuellement les APC n'est pas uniquement d'ordre financier. " Une bonne gestion relève en premier de la ressource humaine et le nouveau statut de la Fonction publique a pris en compte ce t aspect en augmentant les salaires " a-t-il souligné. La péréquation du système fiscal est également " primordiale pour le développement local pour arriver à booster les investissements ". Il faut dire que, dans ce registre, des mesures ont été prises notamment l'effacement de la dette des communes dans le cadre de la loi de finances 2008 dans laquelle l'Etat a épongé 150 milliards de dinars. Une mesure salutaire mais insuffisante estime Abderahmane Mebtoul qui préconise plus de prérogatives aux élus. Cela ne pourrait voir le jour " sans un nouveau code communal et de wilaya pour réhabiliter le rôle de l'élu et surtout le responsabiliser devant ses électeurs ". Par ailleurs, ajoute l'économiste Abderahmane Mebtoul, le rôle du secrétaire général doit être " pérennisé car il constitue le noyau dur ". L'invité de la radio se dit pour que l'Etat joue un rôle de " régulateur ". A ce titre, les dépenses publiques " doivent être optimisées ". Abderahmane Mebtoul considère que, face à la situation pour le moins délicate dans laquelle se débattent les Assemblées populaires communales, il est impératif de " réactiver le fonds de solidarité aux communes pour leur permettre d'enclencher les projets de développement ". Autre problème à régler, la dette interne évaluée actuellement à " 1200 milliards de dinars ". Une question inscrite parmi les priorités du gouvernement qui a réglé déjà 600 milliards sur les 1800 milliards de dinars.