Une requête de levée de prise-de-corps au profit du notaire Rahal Omar, poursuivi pour "faux en écriture publique" dans l'affaire de Khalifa Bank, pour des motifs de santé, a été rejetée hier par le juge Antar Menouar. La défense de Rahal Omar, 86 ans, a sollicité, dossier médical à l'appui, une levée de prise-de-corps au profit de son client dont l'état de santé s'est dégradé.
La défense a rappelé que son mandant avait subi une intervention chirurgicale délicate peu avant l'application de la mesure et qu'il avait déjà bénéficié, par décision de la Cour suprême, de liberté provisoire. Selon le juge Menouar le Code de procédure pénale n'autorise pas la levée de la prise-de-corps pour un prévenu poursuivi en matière pénale et que défense et ministère public pouvaient questionner l'accusé Rahal. Le juge Menouar a également rejeté une autre requête de la défense, celle de permettre à l'accusé de ne pas se déplacer au quotidien au tribunal et de rester dans l'établissement pénitentiaire de Blida. "Une équipe de la Protection civile est sur place pour prodiguer les soins nécessaires. L'accusé est en mesure de parler, il a même refusé de s'asseoir sur le siège que le tribunal lui a proposé au début de l'audition", a argué le président d'audience. Le procès après cassation de l'affaire Khalifa Bank s'est ouvert lundi au tribunal criminel de Blida, huit années après le premier procès en janvier 2007 au niveau du même tribunal. Au total, 75 prévenus, dont 21 détenus en plus de l'accusé principal Abdelmoumene Khelifa, comparaissent pour la deuxième fois lors de ce procès. La veille, au sixième jour du procès, les sept (7) accusés qui se sont succédé à la barre de la cour de Blida, ont nié les faits retenus contre eux, infirmant le fait d'avoir reçu des ordres de leur ex-Président directeur général, Abdelmoumène Khalifa, de mettre à sa disposition ou remettre des sommes d'argent à ses connaissances. Faisant des déclarations s'inscrivant en porte à faux avec leurs déclarations lors de l'instruction, consignées dans l'arrêt de renvoi, Chachoua Abdelhafid chargé de la sécurité et du transfert des fonds de Khalifa Bank, l'ex P-DG de Khalifa TV et de Khalifa Airways en France, Djamel Guellimi l'ex-directeur du développement technique, Chachoua Badreddine et les deux directeurs d'agences de Blida et de Cheraga, Kechad Belaid et Mir Omar, ainsi que Chachoua Ahmed chargé de la sécurité ont tous nié les faits retenus contre eux. Ainsi, Kechad Belaid, le dernier à comparaître devant le juge avant la levée de la séance a déclaré que Abdelmoumène Khalifa "ne connaissait même pas les directeurs d'agences personnellement", et que les seules orientations qu'il avait données étaient d'investir le marché algérien, d'où, dit-il "ces opérations de prospection en direction des différents OPGI à travers les wilayas du pays à l'instar de Guelma, Khenchela, Ain Temouchent, Oran entre autres. Il y a lieu de signaler que l'accusé Rahal Omar a été pris d'un malaise au cours de la séance de l'après-midi et a été immédiatement évacué de la salle des audiences vers l'hôpital. Au total, 71 accusés (après le décès de 5 autres) sont actuellement jugés dans ce même procès. 21 accusés sont en détention alors que les autres comparaissent libres. Outre la partie civile et les victimes, plus de 300 témoins seront entendus dans cette affaire.