La septieme journée du procès de l'affaire Khalifa Bank a été marquée hier par les déclarations du garde du corps de Khelifa Abdelmoumène, du rejet de la requête de la levée de prise de corps au profit du notaire Rahal Menouar et de la déclaration de Me Mejhouda qui a souligné que les différents accusés sont en train de disculper son mandant Khelifa Abdelmoumène. L'accusé Abdelouahab Réda, garde du corps de Abdelmoumène Khelifa a déclaré hier devant le tribunal criminel de Blida avoir retiré des sommes d'argent en dinars et en devises de la caisse de l'Agence de Cheraga sur «ordre de Abdelmoumène, et ce sans signer aucun document». Il a confirmé sa déposition devant le juge d'instruction et la police judiciaire, affirmant avoir agi sur instruction de Abdelmoumène Khelifa qui lui avait donné l'ordre de retirer des fonds en dinars et en devises de l'Agence de Cheraga à de nombreuses reprises. Il a affirmé avoir rejoint le groupe Khalifa en 2001 après avoir pris une retraite anticipée en tant que commandant au sein de l'ANP la même année, ajoutant qu'il a été chargé de la sécurité personnelle de Abdelmoumène Khelifa, ce qui lui a permis de l'accompagner pendant ses nombreux voyages dans plusieurs pays et d'être au fait de sa vie quotidienne dans ses moindres détails. Les accusés sont en train de disculper Abdelmoumène, selon son avocat De son côté, l'avocat de l'accusé Abdelmoumène Khelifa, Me Merouane Mejhouda, a affirmé que les déclarations de l'accusé Abdelwahab Rédha sur les ordres verbaux pour procéder à un retrait de sommes d'argent en devises locales et étrangères de la caisse principale de l'agence de Khalifa Bank à Cheraga «n'était pas en violation de la loi». Dans une déclaration à l'APS, Me Mejhouda a précisé qu'il s'agissait d'une banque privée et d'une règlementation différente de celle des banques publiques, rappelant que Khelifa avait son propre compte au niveau de cette banque dont il était le propriétaire et avait par conséquent le droit de retirer n'importe quelle somme à n'importe quel moment. Au sujet des aveux des autres accusés depuis le début du procès Khalifa, l'avocat a indiqué qu'elles étaient toutes en faveur de son client et versaient dans la même ligne, à savoir l'«innocence d'Abdelmoumène Khelifa de toutes les charges retenues contre lui». «Il existe de nouvelles preuves présentées par la défense de certains accusés dont l'avocat du notaire Rahal Menouar en ce qui concerne le versement du quart du capital de la banque, un préalable avant la rédaction de l'acte de création de la banque», a-t-il poursuivi. Il s'est interrogé également sur la possibilité pour le juge d'instruction d'accéder à ces preuves tout au long de la garde à vue. Rahal devra assister au procès En outre, le juge Antar Menouar a rejeté durant la même journée la requête de levée de prise de corps au profit du notaire Rahal Omar, poursuivi pour «faux en écritures publiques» pour des motifs de santé. L'avocat de Rahal Omar, 86 ans, a sollicité, dossier médical à l'appui, une levée de prise de corps au profit de son client dont l'état de santé s'est dégradé. La défense a tenu à rappeler que son mandant avait subi une intervention chirurgicale délicate peu avant l'application de la mesure et qu'il avait déjà bénéficié, par décision de la Cour suprême, de liberté provisoire. Pour appuyer sa décision de rejet, le juge Menouar a indiqué que le Code de procédure pénale n'autorise pas la levée de la prise de corps pour un prévenu poursuivi en matière pénale et que défense et ministère public pouvaient questionner l'accusé Rahal. Le juge a également rejeté une autre requête de la défense, celle de permettre à l'accusé de ne pas se déplacer au quotidien au tribunal et de rester dans l'établissement pénitentiaire de Blida. «Une équipe de la Protection civile est sur place pour prodiguer les soins nécessaires. L'accusé est en mesure de parler, il a même refusé de s'asseoir sur le siège que le tribunal lui a proposé au début de l'audition», a souligné le président d'audience.