La Grèce a engagé la procédure de remboursement de 750 millions d'euros hier dus au FMI en puisant, sur proposition de la Banque de Grèce (BDG), dans un fonds d'urgence de l'institution dédié aux besoins extraordinaires, a annoncé hier une source de la Banque de Grèce. Il s'agit d'une initiative du gouverneur de la Banque de Grèce pour sortir de l'impasse, a indiqué cette source. Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, avait averti lundi, au sortir d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro, que la question des liquidités était terriblement urgente pour la Grèce, le pays risquant d'être à court de liquidités d'ici à deux semaines, faute d'accord avec ses créanciers. Le gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras a ainsi été informé la semaine dernière, par le gouverneur de la BDG, Yannis Stournaras, qu'il pouvait recourir aux 660 millions d'un compte spécial de l'institution dédié aux besoins extraordinaires. Deux réunions avec l'entourage du Premier ministre et une consultation du FMI ont permis de déclencher cette procédure et de débloquer cet argent réservé aux situations très sérieuses, a précisé cette source. Le reste des 750 millions dus au FMI, dont l'ordre de paiement a été donné la veille, a été apporté par l'Etat. Dans un communiqué distinct, le gouvernement grec a indiqué mardi qu'un total de 600,3 millions d'euros avaient été déposés sur les comptes de la BDG par les collectivités locales et les organismes publics après l'arrêté du gouvernement leur imposant ce transfert de leurs réserves de fonds afin que l'Etat puisse emprunter pour couvrir ses besoins à court terme. Athènes est à court d'argent en raison de la stagnation des négociations avec ses créanciers, UE et FMI, et du retard pris dans le versement de la dernière tranche de 7,2 milliards d'euros de prêts accordés.
Un geste de la BCE "Nous voulons aider la Grèce, mais elle doit faire sa part", a insisté M. Schäuble, avant de rencontrer en aparté son homologue grec, Yanis Varoufakis. La rencontre a duré 30 à 40 minutes, selon une source européenne, sans plus d'information sur la teneur des échanges. Les longues tractations entre Athènes et ses créanciers achoppent sur la résistance du gouvernement de gauche radicale à adopter des mesures de rigueur supplémentaires, surtout de nouvelles coupes dans les retraites et les salaires. Le gouvernement grec s'est déclaré néanmoins ces derniers jours prêt "à un compromis". M. Varoufakis a indiqué qu'un premier accord avec les créanciers pourrait porter sur des dossiers comme "les privatisations, la limitation du nombre de pré-retraites, de nouvelles règles sur la TVA et la création d'une Autorité indépendante pour la collecte d'impôts". Mais les deux parties restent politiquement éloignées sur les questions de réformes du travail et des retraites. Dans l'immédiat, Athènes espère obtenir de la zone euro "un communiqué positif" sur les négociations avec ses créanciers et aimerait aussi convaincre la Banque centrale européenne (BCE) de relever le plafond d'émissions de bons du Trésor qu'elle peut émettre, ce qui lui donnerait un peu d'air.