La Grèce a remboursé hier, comme prévu, quelque 200 millions d'euros d'intérêts au Fonds monétaire international (FMI), a-t-on appris auprès du ministère grec des Finances. Parallèlement, le pays a levé mercredi 1,137 millards d'euros en bons du Trésor à six mois, à un taux d'intérêt de 2,97%, inchangé par rapport à la dernière émission de ce type il y a un mois, selon l'Agence de gestion de la dette grecque (PDMA). Le taux de couverture (demande par rapport à l'offre) est resté stable également par rapport à l'émission d'avril, à 1,30, selon le PDMA. Lors des dernières émissions, le taux d'intérêt et le niveau de demande s'étaient stabilisés, après avoir souffert de l'inquiétude des marchés lors de l'arrivée du gouvernement de la gauche radicale Syriza fin janvier. A court d'argent en raison du retard pris dans la conclusion d'un accord avec ses créanciers, UE et FMI, sur la poursuite de l'aide au pays, Athènes a toutefois assuré à plusieurs reprises que le remboursement des tranches de prêts à ses créanciers serait effectué normalement. "La tranche sera payée", a confirmé à la télévision Mega mercredi matin le ministre adjoint des Finances Dimitris Mardas, une heure avant ce règlement. La prochaine échéance importante pour la Grèce est le remboursement au FMI d'une tranche d'environ 750 millions d'euros mardi prochain, le 12 mai. La Grèce parviendra également à rembourser cette tranche, a assuré cette semaine un expert de ces transactions. Tout comme elle renouvellera selon lui deux émissions de bons du Trésor d'1,4 millions d'euros chacune, arrivant à échéance les 8 et 15 mai. L'expert a cependant convenu qu'un accord entre Athènes et ses créanciers serait désormais "plus que bienvenu". Face à des caisses de l'Etat qui se vident, le gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras a récemment adopté une loi obligeant les organismes publics et les autorités locales à transférer leurs réserves à la Banque de Grèce pour s'assurer des liquidités.
Les divergences entre UE et FMI empêchent un compromis Le gouvernement grec a accusé mardi les créanciers d'empêcher tout compromis sur la question de la Grèce, endettée à hauteur de 175% de son PIB, en ne parvenant pas à se mettre d'accord sur ce qu'ils exigent d'elle. Les divergences sérieuses et les contradictions entre ses créanciers, l'Union européenne et le Fonds monétaire international, entravent les négociations avec la Grèce, a estimé mardi le gouvernement grec. Ainsi, en raison de cette impossibilité d'entente entre les institutions (...) il ne peut pas y avoir de compromis, a indiqué le gouvernement dans un communiqué, soulignant que la situation était de la responsabilité exclusive des créanciers. Le gouvernement grec a accusé l'UE et le FMI de poursuivre des stratégies différentes. Le FMI est d'accord pour la réduction de l'excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) avec comme arrière-pensée (la nécessité) de l'effacement de la dette publique du pays pour qu'elle reste viable. Mais le FMI est intransigeant sur les réformes concernant le marché du travail et le système de retraite, affirme l'exécutif. En revanche, la Commission est opposée à toute restructuration de la dette mais plus souple sur les réformes dures des retraites et du marché de travail, poursuit-il. Compte-tenu de cette divergence majeure, le gouvernement grec a décidé de ne pas légiférer sur les réformes avant un accord avec les créanciers. Athènes et ses créanciers peinent depuis plusieurs mois à trouver un accord sur les mesures que le pays doit adopter pour permettre le déblocage de la dernière tranche des prêts au pays, d'un montant de 7,2 milliards d'euros. Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis en déplacement dans plusieurs capitales européennes pour plaider la cause de son pays, a indiqué mardi à Bruxelles qu'il n'y aurait pas d'accord avec les créanciers d'ici à la réunion des ministres de Finances de la zone euro, le 11 mai. Lundi, le porte-parole du gouvernement Gabriel Sakellaridis a souligné que le gouvernement s'orientait vers un accord avec les créanciers d'ici fin mai ou fin juin tout en assurant que le pays allait honorer ses dettes.