La ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, Dalila Boudjemaa, s'est déclarée offusquée, à Bejaia, de l'état de l'environnement dans cette wilaya, tout en condamnant notamment la "prolifération des décharges sauvage" et le "blocage systématique" par les riverains des projets publics visant la mise en place de centres d'enfouissement technique. "C'est écoeurant", a-t-elle martelé, en appelant à la responsabilité de tout un chacun et à la mobilisation de tous (citoyens, élus et responsables locaux) pour redresser la situation et faire retrouver à Bejaia son lustre d'antan, d'autant, a-t-elle dit, que "L'état a mis tous les moyens afin que ce soit le cas et qu'à ce titre on ne peut dire qu'il n'a pas assumé ses responsabilités". La ministre a précisé que les pouvoirs publics ont inscrit à l'indicatif de la wilaya de Bejaia pas moins de 18 opérations pour un montant de près de deux milliards de dinars pour la réalisation, entre autres, de cinq (5) centres d'enfouissement technique (CET), six (6) décharges contrôlées, un incinérateur et une maison de l'environnement qui "peinent hélas à se concrétiser", a-t-elle déploré. Au demeurant, a relevé Mme Boudjemaa, même les CET engagés "au prix d'un grand effort consenti pour dégager les assiettes de terrains correspondantes ou persuader leur voisinage d'en accepter l'implantation tardent à se mettre en place", à l'instar du CET de Sidi-Bouderham, à la sortie ouest de Bejaia, qui attend toujours l'arrivée des équipements requis pour sa mise en service. La ministre, qui a passé en revue la structure, et rencontré quelques associations engagées dans la protection de l'environnement a tenu à réitérer ses appels pour un surcroît de civisme et de responsabilité de tous pour donner à Bejaia un visage propre et plus attrayant, rassurant son auditoire quant à la disponibilité des pouvoirs publics d'y apporter l'aide et le soutien nécessaires. Un message identique a été adressé aux opérateurs économiques pour occuper le créneau, citant l'exemple d'une unité privée de récupération de déchets d'emballage en P.E.T (bouteilles d'emballage en matière plastique) et leur transformation, implantée à Oued-Ghir et qui semble avoir du succès. Un autre projet, celui d'une déchèterie (unité de traitement et de recyclage des déchets), prévue dans le cadre du CALPIREF, et qui ambitionne de traiter quelque 14 tonnes de déchets par heure, a également reçu l'assentiment de la ministre, qui y voit, les signes avant-coureurs pour l'émergence locale d'un réseau de transformation "clean" et "porteur" qui entre en droite ligne dans la stratégie nationale, à l'horizon 2016, pour le traitement du quart des déchets nationaux, contre 17 % seulement actuellement. La ministre, dont le programme de la visite a été jalonné de plusieurs haltes, a dû cependant écourter son voyage en raison du remaniement ministériel intervenu en début d'après-midi.