Malik Boumati Le traitement des Déchets d'activités de soins à risques infectieux (Dasri) a toujours été un gros souci pour les pouvoirs publics. Il y a quelques années, les différents établissements hospitaliers du pays disposaient de quelques incinérateurs pour leurs déchets à risques infectieux, mais ce système s'est révélé très nocif pour l'environnement mais aussi pour la santé publique. De nombreuses actions de protestation ont d'ailleurs eu lieu pour dénoncer la présence d'incinérateurs non loin des habitations. A Tizi Ouzou, ce sont les habitants du village Redjaouna, à quelque cinq kilomètres au nord de la ville, qui ont protesté contre les deux incinérateurs du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou, plus précisément au niveau de son annexe du sanatorium. La fumée que les incinérateurs dégageaient indisposait les riverains qui se disaient menacés dans leur santé. Plus grave encore, du temps où les deux incinérateurs étaient en panne, sabotés par les riverains contestataires, les responsables du CHU n'ont pas trouvé mieux que d'utiliser un espace ouvert à l'intérieur de l'annexe sanatorium comme une décharge à ciel ouvert pour les déchets hospitaliers. Une situation dénoncée vigoureusement en son temps par les riverains mais aussi et surtout par le personnel médical et paramédical de l'établissement hospitalier. Ce qui a poussé les responsables du CHU à solliciter les services d'une société privée spécialisée dans l'incinération des déchets hospitaliers implantée dans la wilaya de Boumerdès. Les responsables du secteur de la santé devaient donc trouver une solution à cet épineux problème, soit délocaliser les incinérateurs vers des lieux inhabités et même penser à trouver un autre équipement moins polluant. Et les deux ont été trouvés depuis au moins trois années. L'activité devait donc être transférée vers la ville nouvelle d'Oued Falli, au sud-ouest de la ville de Tizi Ouzou, où est déjà implanté le Centre d'enfouissement technique. Chose faite depuis qu'une assiette de terrain a été dégagée pour ce faire. Ensuite, le Centre hospitalo-universitaire Nedir- Mohamed de la ville des genêts a dégagé une enveloppe de près de 8 milliards de centimes pour l'achat d'un banaliseur. Un appareil qui transforme les déchets spéciaux (hospitaliers dans ce cas) en déchets quelconques avec en prime une réduction importante de son volume. Cet appareil, acquis dans le cadre d'un programme national initié par le ministère de la Santé, «permettra de résoudre définitivement le problème de traitement des déchets de soins hospitaliers», a affirmé, en avril dernier, le directeur général du CHU pour qui ce procédé de dernière génération «est apte à neutraliser complètement les germes, sans dégager de fumée ni secréter de liquide». Le banaliseur, ajoutera le responsable, «offre un meilleur rapport qualité/environnement et permet de réduire les déchets dans leur tonnage et leur forme, tout en les banalisant et en les rendant assimilables aux ordures ménagères». Ce banaliseur qui a bénéficié d'une large campagne médiatique a été inauguré en janvier dernier par le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, et mis en service quelques temps plus tard. Il traite quotidiennement plus de 600 kilogrammes de déchets de soins hospitaliers. Depuis, les gestionnaires des déchets au CHU de la ville des genêts n'ont plus de cumul de déchets hospitaliers à gérer grâce à ce nouveau procédé. M. B.