Le groupe informatique américain Hewlett Packard (HP), qui essaie de surmonter la crise du PC, poursuit sa scission après un deuxième trimestre contrasté au cours duquel sa performance a été affectée par le dollar fort et des charges de restructuration. "En dépit d'épreuves difficiles, nous avons livré une performance solide", a tenté de rassurer la directrice générale Meg Whitman. Et d'assurer que "HP devient plus fort à l'entrée de la seconde partie de l'exercice fiscal et à l'approche effective de la scission en novembre". Supplanté par le chinois Lenovo dans son activité historique de ventes de PC, le groupe américain a entrepris une profonde réorganisation prévoyant la séparation de ses activités en deux sociétés indépendantes. La première baptisée Hewlett Packard Inc (HP Inc) conservera les activités historiques dans le matériel informatique (imprimantes et PC). La seconde, ou HP Enterprise, comprendra les services (cloud ou services informatiques dématérialisés et mobiles) jugés plus porteurs. Le groupe espère que cette réponse à la transformation du secteur devrait lui permettre de profiter d'innovations comme l'impression en 3D ou encore du "cloud" aux coûts faibles.
Acquisitions en vue Il envisage de se renforcer avec des acquisitions une fois finalisé le divorce entre les deux principales activités, a précisé jeudi Mme Whitman. "Il y a des choses intéressantes que nous souhaitons acquérir", a-t-elle déclaré devant des analystes sans davantage de détails. HP veut notamment se muscler dans les logiciels. En attendant, cette restructuration pèse sur les résultats, qui ont été affectés par une charge de 585 millions de dollars au deuxième trimestre (février, mars et avril) de l'exercice 2014/2015. En conséquence, le résultat net a chuté de 20,6% à 1,01 milliard de dollars mais, amputé de ces éléments exceptionnels, le bénéfice par action --qui est la référence à Wall Street-- atteint 87 cents, soit 1 cent de mieux que la prévision moyenne des analystes. Le chiffre d'affaires trimestriel de 25,45 milliards de dollars (-6,8% sur un an) est inférieur aux 25,63 milliards de dollars anticipés par les marchés. Il a été rogné, explique HP, par la vigueur du dollar, qui rend les produits du groupe beaucoup plus chers comparé à ceux des concurrents asiatiques. Le dollar fort a amputé les ventes de 2%. Toutes les activités ont vu leurs revenus baisser à commencer par les PC (-5%) et les imprimantes (-7%).
Coupes dans les effectifs HP a toutefois confirmé ses objectifs financiers annuels. Il table toujours sur un bénéfice par action compris entre 3,53 et 3,73 dollars. Lors du troisième trimestre en cours devant s'achever fin juillet, le groupe américain vise un bénéfice par action de 83 à 87 cents. Les marchés attendent respectivement 3,64 dollars sur l'ensemble de l'exercice et 87 cents sur le trimestre en cours. A moyen terme, HP mise sur les économies que va générer sa scission et les fruits d'importantes coupes réalisées dans les effectifs. Environ 41 000 personnes ont quitté le groupe depuis 2012, et le total devrait atteindre 55 000 cette année.' Le groupe a aussi revu récemment son portefeuille. Il a annoncé jeudi qu'il allait céder pour 2,3 milliards de dollars 51% de ses activités de serveurs pour entreprises et de stockage de données en Chine au groupe Tsinghua Holdings. Cette décision fait suite à des pressions récentes dans le pays, selon les analystes. HP a racheté début mars pour 2,7 milliards de dollars son compatriote Aruba Networks, un groupe de télécoms qui fabrique des équipements utilisés notamment pour les réseaux internet sans fil (wifi). Le groupe a aussi essayé jeudi de montrer que la séparation était en bonne voie en annonçant les nominations des directeurs financiers des deux futures entités. Cathie Lesjak, actuelle directrice financière du groupe, occupera les mêmes fonctions chez HP Inc, tandis que Tim Stonesifer sera son équivalent chez HP Enterprise.