"Il est temps pour les entreprises économiques d'avoir une autonomie de gestion et de prise de décision technique (...). Il n'y aura plus d'ingérence dans la gestion de Sonatrach, qui doit être du ressort des seuls cadres du groupe", a déclaré le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors d'une rencontre avec les cadres du secteur de l'énergie, allusion faite à la Sonatrach bien évidemment. En d'autres termes et pour résumer, le Premier ministre a juste tenu à assurer que Sonatrach allait avoir une autonomie de gestion puisque ce groupe pétrolier national n'aura plus à subir l'ingérence du politique dans la prise de décisions techniques. Etpour bien faire la différence entre la tutelle et Sonatrach, le Premier ministre a ajouté simplement que les décisions politiques relatives au domaine de l'énergie reviennent au ministre chargé de ce secteur qui applique le programme du Président de la République. Le Premier ministre a, d'autre part, fait savoir que des instructions avaient été données dans ce sens au nouveau P-DG de Sonatrach, Amine Maazouzi, pour mettre en œuvre cette nouvelle orientation des pouvoirs publics. M. Sellal a soutenu, par ailleurs, que la priorité en matière d'investissements sera accordée aux projets à l'intérieur du pays sans, toutefois, écarter la possibilité d'investir à l'international si les opportunités s'avèrent rentables. De plus, il a avisé que l'Algérie est confrontée à une "situation délicate" du fait de la baisse des prix mondiaux de pétrole qui risque de s'étaler dans le temps, mais que le pays dispose d'une marge de manœuvre que d'autres pays n'ont pas mais qui ne l'exonère pas de la nécessité d'opérer la mue de l'économie vers la production et la création de richesses. D'ailleurs, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a déclaré également que "Notre potentiel n'est pas suffisamment exploré et exploité. Nous devons mettre en production les nouvelles découvertes. Ceci est possible et fondamental. Il appartient à Sonatrach de s'investir davantage dans l'exploration, la production d'hydrocarbures et leur valorisation", a déclaré le Premier ministre lors d'une réunion avec les cadres du secteur de l'énergie. Tout en soulignant que les hydrocarbures constituent la principale source du budget de l'Etat et des réserves de change, il a considéré que l'accroissement de leur production permet aussi d'accompagner la croissance économique basée sur la production hors hydrocarbures. En s'adressant aux cadres du secteur de l'énergie, il a appelé à développer la recherche d'hydrocarbures pour accroître les réserves, sachant que la moyenne mondiale de densité de forage par 10 000 km2 est de 105 puits contre seulement 14 puits en Algérie. Dans le même sillage, M. Sellal est revenu sur les choix d'investissement du groupe Sonatrach qui doit, désormais, a-t-il expliqué, se concentrer sur ses métiers de base que sont l'exploration et la production des hydrocarbures. "Sonatrach doit s'investir dans son domaine de compétence et éviter la dispersion. Il en est de même pour Sonelgaz", a-t-il dit à ce propos, qualifiant les investissements de Sonatrach hors de ses domaines de compétences de "dérives qui doivent cesser". En citant des chiffres, le chef de l'exécutif a affirmé que les réserves de change de l'Algérie lui permettent de tenir jusqu'à 2019 même si les prix de pétrole évoluent entre 50 et 60 dollars le baril. "Avec un baril à 60 dollars, nous disposerons de 38 milliards de dollars de réserves de change en 2019, et avec un baril à 50 dollars nous n'aurons que 9 milliards de dollars", a-t-il avancé en s'appuyant sur des projections officielles. Mais il a tenu à préciser que son gouvernement a pris des "décisions courageuses" pour ne pas avoir à choisir la voie de recourir, à outrance, aux avoirs extérieurs pour financer l'économie. Face à cette situation, le gouvernement a pris certaines ''mesures d'ajustement" portant sur la rationalisation des dépenses budgétaires, le report de projets d'investissements non prioritaires et le recours au marché financier et bancaire pour le financement de certains projets publics économiques. Le Premier ministre explique qu'il faudrait bien engager de façon résolue et irréversible la diversification de notre économie et son indépendance vis-à-vis des hydrocarbures. Pour cela, le gouvernement s'appuie sur les leviers de soutien à l'investissement productif, d'amélioration du climat des affaires, d'accélération de réformes structurelles, de la rationalisation de la dépense publique mais aussi de lutte contre toutes les formes de gaspillage, a-t-il enchaîné. Selon M. Sellal : "Il y a un gaspillage dans la consommation des carburants mais aussi une contrebande de carburant, mais nous n'allons pas augmenter les prix qui sont un acquis social", a-t-il encore affirmé. Enfin à noter que les autres points abordés par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal ont porté sur la rationalisation de la consommation, la transition énergétique et la promotion des activités aval dont notamment la pétrochimie par une modernisation du raffinage et le développement de la fabrication de produits pétrochimiques à haute valeur pour passer de pays importateur à exportateur de ces produits.