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Le gouvernement va opter « non pas pour une politique d'austérité mais de rationalisation des dépenses » Sellal à l'émission « Hiwar Essaâ » de la télévision nationale
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a évoqué, dans une émission de la télévision nationale, plusieurs sujets ayant trait à la chute des prix du pétrole et ses effets sur l'économie nationale, les mesures prises pour maîtriser les dépenses et à la polémique sur l'exploitation du gaz de schiste. Le Premier ministre, qui a précisé que le gouvernement s'était préparé à ce scénario de chute des cours du pétrole, a rassuré les citoyens que des dispositions ont été prises dans ce sens. La chute des recettes des hydrocarbures va inciter le gouvernement à adopter « non pas une politique d'austérité mais de rationalisation des dépenses, la maîtrise des importations et l'encouragement de l'investissement ». Le gouvernement, qui a rassuré que la gestion de l'économie nationale sera menée sans encombres durant deux à trois années, a prévu, néanmoins, un déficit qui sera autour de 14,7% contre 15% pour le FMI. Mais pour le gouvernement, il s'agir d'abord de voir comment « maîtriser et limiter les dépenses ». « Toutes les actions de développement y compris celles touchant au volet social seront poursuivies » et ce « sans toucher aux réserves de change », explique Sellal. Le gouvernement semble rassuré sur les retombées du pacte de croissance signé avec les partenaires sociaux et économiques portant sur cinq années et qui aura « des retombées positives sur l'économie nationale avec une croissance de 7% », selon Sellal. Rien n'empêche, pour le Premier ministre, cependant, « de différer pour quelque temps » certains grands projets comme le métro, les projets de chemin de fer... Comme alternative à la crise, Sellal a également évoqué la nouvelle stratégie de financement par le marché, c'est-à-dire par les banques, au lieu du budget de l'Etat, de certains grands projets à l'instar de l'extension de l'aéroport d'Alger, l'extension du port de Ténès à l'étude. Autre action à envisager : l'encouragement du secteur économique à prendre la relève des hydrocarbures et de se placer sur le marché national. « Le baril de pétrole n'atteindra plus les 120 dollars, les études tablent sur un prix de 77,56 dollars en 2019 », affirme le Premier ministre. « Le programme 2015-2019 a été élaboré en tenant compte de ces hypothèses », précise Sellal Sur la question de l'emploi, il a fait observer que « ce n'est pas la fonction publique qui est le gros pourvoyeur d'emplois », il y a aussi les acteurs du secteur économique. « Des mesures seront prises pour encourager ces derniers à créer plus de richesse et surtout d'emplois », annonce-t-il, insistant surtout sur les formules Ansej et les start-up pour les universitaires. Preuve en est, « les crédits Ansej ont augmenté de 51% par rapport à 2013 ». Sellal a évoqué, par ailleurs, les instructions du président de la République qui constitueront la feuille de route du gouvernement et qui « seront appliquées à la lettre » en matière de rationalisation des dépenses, de facilitation de l'investissement. Le secteur agricole, précise Sellal, « contribue à 70-72% dans la couverture des besoins de l'Algérie et devra dans le prochain quinquennal atteindre les 75-80%. » Dans le domaine du médicament, des instructions seront données, à Saïdal notamment, pour maîtriser davantage le secteur dont les importations atteindraient 2,5 milliards de dollars en 2015 contre 1,5 en 2014. « L'exploitation du gaz de schiste n'est pas dans l'agenda du gouvernement » Sur la question de l'exploitation du gaz de schiste et les protestations qu'a soulevées ce dossier, dans les régions du sud du pays, Sellal parle d'une demande de clarification légitime des citoyens, et le gouvernement, qui « est pour le dialogue, est ouvert à toute demande de clarification », dit-il. Sellal a expliqué les enjeux du dossier du gaz de schiste précisant qu'il « n'est pas dans l'agenda du gouvernement de procéder à son exploitation », l'action engagée vise d'abord « une évaluation des réserves » de l'Algérie qui nous classent à la 2 ou 3e place mondiale. « Nous devons procéder à cette évaluation pour assurer l'avenir des générations futures », poursuit-il. Pour ce qui est des puits forés par Sonatrach, à In Salah, et qui ont donné des résultats, ils devront faire l'objet d'une évaluation sur quatre années et permettre à Sonatrach d'acquérir une expertise. « Que les citoyens de In Salah soient rassurés », ajoute-t-il. Sellal, qui a cité le cas de plusieurs grands pays qui se sont déjà engagées dans le gaz de schiste, a rappelé la loi adoptée en 2013 et qui place des garde-fous pour son éventuelle exploitation. Le gouvernement prévoit plusieurs autres options, dont l'investissement dans les énergies renouvelables comme le solaire, mais « c'est aux générations futures de prendre option », conclut Sellal.