C'est un point de situation macroéconomique qui a été, dressé, hier, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors d'une réunion avec les cadres du secteur de l'énergie au siège de Sonatrach. A cette occasion, il a donné des orientations pour la mise en place d'une économie diversifiée, pour la rationalisation de la consommation des ressources, notamment énergétiques, ainsi qu'en matière de gestion des entreprises publiques. Sellal a annoncé de nouvelles mesures qui seront introduites dans la loi de finances complémentaire pour 2015 au profit des investisseurs, dont la révision à la baisse de la TAP et de l'IBS. A l'occasion de l'installation du nouveau PDG de Sonatrach, Abdelmalek Sellal a mis l'accent sur la nécessité de mobiliser toutes les capacités humaines et matérielles en vue d'accroître la production. Seule façon, a-t-il dit, de faire face à la situation économique actuelle qui, selon lui, « est délicate ». « Nous devons en être conscients. La baisse des prix des hydrocarbures risque de s'étaler dans le temps et d'impacter négativement les ressources des producteurs dans le monde ». Si l'Algérie « n'a pas connu un choc » c'est en raison, a-t-il dit, du remboursement anticipé de sa dette extérieure mais aussi « du fait que la liberté d'agir demeure jusqu'à présent entre les mains du gouvernement algérien ». Sellal soutient que la « situation macro-économique demeure sous contrôle ». Dans ce contexte, il a fait savoir que les réserves de change sont « considérables », enregistrant une augmentation de 1,8 milliard de dollars durant les trois premiers mois de 2015. Il a fait savoir que si le prix de référence du prix du pétrole est de 60 dollars, les réserves de change tourneront autour de 38 milliards de dollars à horizon 2019 mais s'il chute à 50 dollars, « nos réserves tomberont à 9 milliards de dollars ». D'où la nécessité de réduire les budgets de fonctionnement de l'Etat et le recours aux marchés financiers pour les investissements à caractère marchand. « La masse monétaire en circulation dans le circuit informel, évaluée à plus de 3700 milliards de dinars, doit être impérativement « récupérée » au profit de l'investissement productif. Sonatrach doit investir dans son domaine de compétence Les résultats enregistrés lors du premier trimestre de l'année en cours sont loin d'être reluisants. « Nous avons constaté des baisses rapides et nous n'avions à en aucun moment pensé qu'elles seraient de telle ampleur », a-t-il déploré tout en mentionnant que les recettes des hydrocarbures sont en baisse de 45%, soit un manque à gagner de 7,8 milliards de dollars. La balance des paiements a été soldée à -1,7 milliard de dollars contre + 1,8 milliard de dollars en 2014. Le Premier ministre a également souligné la baisse des dépenses budgétaires de 1,25% suite « aux arbitrages, portant gel ou report de certaines opérations d'équipement ». Ce qui a engendré la croissance de l'inflation à 4,96%. « Il y a eu des erruers que nous devons aujourd'hui corriger », a-t-il ajouté. Evoquant le secteur énergétique, le Premier ministre a souligné que « notre potentiel n'est pas suffisamment exploré et exploité », ajoutant que « ceci est possible et fondamental. Il appartient à Sonatrach de s'investir davantage dans l'exploitation, la production et la commercialisation ds hydrocarbures ». Sellal a indiqué que « la Sonatrach doit s'investir dans son domaine de compétence. « Il est temps de mettre un terme à cette politique de doute et de découragement ». « Il faudrait, a-t-il dit, engager la transition énergétique par le développement des énergies renouvelables ». Les mêmes orientations ont été données à la Sonelgaz qui, elle, enregistre des pertes de production en électricité de 23% alors que la norme est de 5%. Le Premier ministre a souligné qu'il « est temps aujourd'hui que les entreprises économiques aient une liberté de gestion et la décision technique. Il faut qu'elles se concentrent sur la production ». « La décision politique est du ressort du ministre », a-t-il dit. « C'en est fini avec l'économie administrée », dira-t-il. Pas de révision des prix des carburants « Finis le gaspillage et la fraude », a martelé le Premier ministre. Il a indiqué que la demande en produits pétroliers est de 18 millions de tonnes avec une forte augmentation de la consommation des essences à raison de 7,9% par an et du gasoil (5,7%). Sellal a déplore le fait qu'il y ait « un gaspillage flagrant de carburant ». A ce sujet, il a fait observer « qu'augmenter les prix des carburant n'est pas une solution. C'est un acquis social à ne pas toucher, mais il est nécessaire qu'il y ait une solidarité nationale ». Des dispositions seront prises dans ce cadre pour réduire la consommation de l'essence et des carburants, a-t-il noté. Réduction à la baisse de la TAP et de l'IBS et révision du Credoc A l'endroit des investisseurs nationaux, le gouvernement a pris la décision de revoir à la baisse la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) actuellement fixée à 2% du chiffre d'affaires ainsi que l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS). Ces mesures seront introduites dans la loi de finances complémentaire pour 2015. Il est prévu de revoir également les modalités du crédit documentaire (Credoc). Aucune révision de la règle d'investissement 51/49 n'est envisagée, selon lui, soulignant que la loi sur la dépénalisation de l'acte de gestion est en cours de discussion alors que le code des investissements est en réflexion.