Le temps presse pour l'approfondissement des réformes, un impératif de plus en plus indispensable, mais aussi de mettre l'accent sur les moyens et les possibilités, voire les mécanismes permettant d'atténuer l'impact de la chute du prix du pétrole sur l'économie nationale. En somme une tâche vitale pouvant consolider la stabilité macro-économique et favorisé la croissance dans le but également de résister aux chocs exogènes. A ce propos, le président du CNES , Mohamed-Seghir Babès,dans l'entretien qu'il a accordé lundi à notre confrère l'Expression, a souligné que l'inquiétude de l'opinion nationale face à la chute des cours des hydrocarbures sur le marché international est compréhensible du fait que le caractère monorentier de cette ressource est d'une portée considérablement anxiogène au regard du haut degré de dépendance dans lequel se trouve enserrée notre économie : 96 % des recettes en devises, une fiscalité pétrolière couvrant les 2/3 des recettes fiscales et une valeur ajoutée avoisinant les 33 % de la valeur ajoutée globale. Plus spécifiquement le gouvernement devra se secouer au plus vite, se donner les moyens pour prendre en compte les véritables " préoccupations " de l'économie nationale dans sa profondeur, et ce, à travers une totale reformulation de l'architecture financière, qu'il s'implique davantage dans la machine de production et prend des mesures spécifiques en faveur du secteur privé en vue de son intégration accrue dans le développement économique et social du pays et qu'il veille surtout à la mise en œuvre du programme quinquennal 2015-19 en prenant des initiatives développant la diversification de l'activité économique, selon la célérité requise et la souplesse nécessaire. Le cadre stratégique de l'après-pétrole a été, ces derniers temps, le cadre de référence pour la diversification de la production nationale, dont le secteur public et privé, et les autres partenaires économiques devaient accompagner l'Etat dans ses efforts en cette direction, mais, il est constaté que cette voie n'a pas été suivie d'un plan d'action accéléré et de développement des filières à valoriser. Ainsi les priorités de développement en matière de diversification économique devront faire l'objet d'une réactualisation, d'un recentrage des domaines et des interventions et la recherche de la synergie des actions dans le cadre de l'efficacité. C'est pourquoi le gouvernement est astreint à engager le débat avec ses partenaires économiques et sociaux pour que ces actions s'alignent sur les orientations stratégiques et les priorités de développement, avec l'objectif ultime d'accroître l'efficience de la croissance en vue d'améliorer ses impacts sur les conditions de vie de la population. Il reste cependant, comme affirmé par M. Mohamed-Seghir Babés, face à ces éléments contextuels, " il importe au plus haut point que les pouvoirs publics réagissent par un ''parler vrai'' susceptible, à tout le moins, de convaincre de la pertinence des inflexions correctives envisagées à cet égard. Pour lui, 'l'Etat stratège " et " planificateur en chef " se doit de décréter haut et fort la fin de la période d'aisance financière, pour laisser place à une stratégie de long terme ayant vocation de tenter de mettre l'économie et la société à l'abri des chocs brutaux. Du reste, c'est bien cette perspective axiale qui est fortement privilégiée par les mesures endossées au cours du Conseil des ministres restreint, tenu le 23 décembre 2014. Ces dernières sont en effet de nature à contenir, à court et moyen termes, les dépenses publiques dans des limites raisonnables et à maitriser les importations, induisant, sans nul doute, une meilleure rationalisation dans la gestion des ressources de l'Etat et une préservation des équilibres internes et externes. Ces mesures constituent ce qu'on qualifie couramment de quick wins (à effet immédiats), en attendant le plein déploiement, dans le cadre du plan quinquennal 2015-2019, de la stratégie visant une transformation structurelle de notre modèle de croissance dans le sens d'une plus grande diversification assurant une meilleure résilience de l'économie par rapport aux chocs externes, dont singulièrement celui résultant de la volatilité du marché international des hydrocarbures, a expliqué le président du CNES dans l'entretien accordé à l'Expression.