La participation algérienne à l'"Exposition universelle de Milan 2015" est une opportunité de choix pour faire valoir les arguments touristiques de l'Algérie ainsi que pour la mise en avant des attraits de ses différentes régions. Avec quelque 20 millions de touristes escomptés d'ici le baisser de rideau de la manifestation le 31 octobre prochain, l'exposition universelle de Milan, inaugurée le 1er mai dernier, est en effet un argument à saisir par les 147 pays participants pour la promotion de leur destination et de leurs particularités respectives. L'Algérie, n'étant pas en reste, table sur un impact positif de sa présence à ce carrefour international attractif, d'abord en se faisant mieux connaître auprès des visiteurs étrangers qui font une halte au pavillon national et qui, pour certains, avouent avoir "peu ou prou entendu parler du pays". "Je souhaite réellement visiter votre pays mais je ne sais comment faire pour m'y rendre?". C'est par cette interrogation que sont souvent apostrophées les hôtesses algériennes du pavillon, dont le rôle d'informatrice et de guide revêt toute son importance en de telles circonstances. La robe constantinoise, en velours et de fil d'or brodée ou encore la robe kabyle aux couleurs chatoyantes avec lesquelles elles accueillent, sourire aux lèvres, leurs vis-à-vis contribuent d'emblée à attiser la curiosité de ces derniers. D'autres détails captent l'attention des visiteurs lorsqu'ils franchissent le seuil du pavillon: le grand encensoir en cuivre jaune placé au centre de la salle principale, la jarre tout aussi imposante en terre cuite, l'instrument si typique qu'est l'Imzad ou encore la tapisserie savamment tissée, etc. Le motif du "moucharabieh" conçu par l'école polytechnique d'Alger et couvrant tous les compartiments intérieurs du pavillon octroie un cachet bien distinctif à celui-ci, tout comme la calligraphie arabe exécutée par l'artiste Abdelkader Boumala de l'école des Beaux-arts d'Alger. "C'est comme à l'entrée d'une maison, l'espace est très chaleureux et convivial", jauge une visiteuse libanaise, accompagnée d'amis de diverses nationalités arabes qui partagent la même impression inspirée par le lieu. Avides de détails sur l'Algérie, ils sont nombreux à s'enquérir sur la situation sécuritaire qui constitue leur principale préoccupation eu égard "à toute l'actualité qui parvient de la région", disent-ils. Les hôtesses s'attellent alors à expliquer la réalité de la situation sur ce plan, insistant sur le retour de la sécurité dans le pays et sur ses atouts naturels. L'affluence moyenne des visiteurs se situant autour de la centaine par jour, les responsables du pavillon escomptent entre 700.000 et 1 million de visiteurs d'ici la fin de l'exposition de Milan, avec un nombre record durant les grandes vacances et le mois de ramadhan durant lequel une animation particulière sera assurée à travers une programmation artistique dense.
La cuisine algérienne présente "Lorsqu'on m'a dit que les senteurs provenaient du pavillon algérien, je me suis dit que cela n'est pas étonnant!", disait à une des hôtesses du site un touriste français de passage devant celui-ci, comme s'il suivait le cheminement des effluves épicées jusqu'à arriver à la "bonne adresse". A l'origine de cette "aura" gastronomique, le jeune chef Amine Messili qui, pour être un habitué des plateaux télévisés algériens, n'est plus à présenter auprès des téléspectateurs férus des émissions culinaires. Détaché à Milan tout au long des six mois de la manifestation, ce chef exécutif de l'Entreprise de gestion touristique (EGT) Centre, chargé de la cuisine algérienne s'échine à offrir ce que la dextérité de ses mains excelle au mieux: La palette des mets est aussi diversifiée que goûteuse mais surtout représentative de tout le territoire national. "Nous avons adoré le dîner et comptons revenir aussi souvent que possible", commente une famille de touristes allemands qui venaient d'apprécier un succulent couscous à la viande, précédé de l'entrée composée de diverses salades algériennes et servie à tous les repas. "Les étrangers raffolent de notre cuisine, les plats les plus demandés étant le couscous et la Chekhchoukha (pâtes typiques à la sauce, viande et légumes, ndlr). Si le premier plat existe dans d'autres pays voisins, le nôtre est particulièrement apprécié en raison de sa variété et de son mode de préparation", explique le chef Messili. Assurant le service d'une moyenne de 120 plats par jour, il assure être souvent interpellé par les clients étrangers du restaurant, ces derniers tenant à le féliciter pour la saveur des mets et demandant, pour la plupart, d'en acquérir "la recette et le secret" du cuistot. "C'est un honneur pour moi de représenter l'Algérie dans cette exposition à travers la gastronomie et de voir l'intérêt que portent les étrangers à celle-ci. Je suis ravi de constater également que notre cuisine s'ouvre de plus en plus sur le monde", souligne-t-il. Outre les Italiens, les Français représentent la nationalité étrangère qui sollicite le plus la restauration du pavillon algérien, nous indique-t-on citant l'exemple du commissaire du pavillon français qui, devenu un fidèle client du chef Messili, se fait un plaisir d'orienter d'autres compatriotes vers ce dernier ou d'accompagner des délégations diverses. Au-delà du menu proposé, les responsables du pavillon ont également le souci du détail: le contenant des mets se veut aussi authentique que ces derniers qui, servis dans des récipients en terre cuite, n'en sont que plus savoureux et appétissants, se plaisent à souligner quelques consommateurs étrangers.