La participation du Premier ministre Abdelmalek Sellal le représentant du président de la République M Abdelaziz Bouteflika au 25e sommet de l'UA, était forte car il s'est entretenu en marge de cette session avec le président malien Ibrahim Bubakar Keita, et avec son homologue le Premier ministre égyptien Ibrahim Mahlab. Le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait souligné dimanche à Johannesburg la nécessité de passer à l'application effective de l'accord de paix et de réconciliation nationale entre les parties maliennes, signé récemment à Bamako, mettant en avant les efforts que requiert une telle démarche. "Il ne suffit pas qu'il y ait des accords sécuritaires, il s'agit d'aller vers l'étape effective qui est celle de concrétiser ces accords dans les faits", avait soutenu le premier ministre à l'issue de l'entretien avec le Président malien Ibrahim Bubakar Keita en marge de la 25e session du sommet de l'Union africaine (UA). Une démarche qui "requiert un important effort d'autant plus que l'armée malienne est effondrée", selon le ministre. Il est revenu sur les moyens à mobiliser sur les plans social et économique dans lesquels le Mali rencontre de "sérieux problèmes", proposant "une synergie entre tous les pays concernés" afin de mettre en œuvre les mécanismes nécessaires à la mise en place d'un programme de développement dans le nord du Mali qui garantira, selon lui, "le succès de ces accords et favorisera le retour définitif de la sécurité et de la quiétude". Tel est l'objectif pour lequel s'emploie l'Algérie, a-t-il dit.
La contribution de l'Algérie pour résoudre la crise malienne L'Algérie a conduit "activement" la médiation internationale dans le conflit malien qui a abouti à la conclusion d'un accord, signé le 15 mai à Bamako, pour remettre ce pays sur la voie du développement, selon le Premier ministre "Guidé par le même esprit de solidarité et de voisinage séculaire, mon pays a conduit activement la médiation internationale dans le conflit malien qui a abouti à la conclusion d'un accord de paix dont la signature est intervenue le 15 mai à Bamako, pour remettre ce pays frère, enfin stable, sur la voie des progrès et du développement", avait déclaré le ministre. L'accord de paix et de réconciliation au Mali avait été signé le 15 mai dernier à Bamako par les parties maliennes au dialogue pour le règlement de la crise dans le nord du pays. Le document avait été signé par le représentant du gouvernement malien, les mouvements politico-militaires du nord du Mali engagés au sein de la Plateforme d'Alger et par l'équipe de la médiation internationale conduite par l'Algérie, ainsi que par deux composantes sur cinq que compte la Coordination des mouvements de l'Azawad CMA, à savoir la Coordination pour le peuple de l'Azawad CPA, la CM-FPR2 Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance. Un relevé de conclusions des négociations autour de l'application de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali et un document contenant des arrangements sécuritaires au Nord du Mali ont été signés le 5 juin dernier à Alger par les parties prenantes au dialogue malien mené par la médiation internationale élargie dont l'Algérie est chef de file. L'autre composante de la CMA a pris un engagement "solennel" de procéder à la signature de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali le 20 juin à Bamako. Le représentant du président de la République M Abdelaziz Bouteflika au 25e sommet de l'UA a indiqué en outre que sa rencontre avec le président malien a permis aux deux parties d'approfondir les entretiens sur les relations bilatérales.
La Libye souffre d'une dangereuse instabilité S'agissant de la Libye, M. Sellal avait indiqué dans la même session que ce "pays voisin et frère, souffre d'une dangereuse instabilité, qui a conduit les parties libyennes à solliciter l'Algérie pour conduire une médiation en vue d'instaurer un dialogue inclusif qui devrait aboutir à la mise en place d'institutions politiques, démocratiques et inclusives pour préserver la souveraineté, l'intégrité territoriale de ce pays et le remettre sur le chemin du développement". Le Premier ministre s'est entretenu aussi, le même jour de son entretien avec le président malien, avec son homologue égyptien, Ibrahim Mahlab. Les échanges ont porté sur l'état des relations algéro-égyptiennes et les perspectives de coopération entre les deux pays. Outre les questions bilatérales, les Premiers ministres se sont penchés sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun. L'audience s'est déroulée en présence du ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, qui était présent lors de la rencontre de Sellal avec le président du Mali.
Crise au Burundi Concernant la crise politique au Burundi L'Union africaine a réaffirmé, dimanche à Johannesburg, son attachement au dialogue pour trouver une solution politique "consensuelle" à la crise au Burundi, appelant toutes les parties burundaises à la reprise du dialogue au plus tard dans un délai d'une semaine. L'UA, à travers son Conseil de paix et sécurité CPS, a réaffirmé sa conviction que "seuls le dialogue et le consensus, dans le respect de l'accord d'Arusha et de la constitution du Burundi, permettront de trouver une solution politique durable, garantissant la préservation et la consolidation de la paix, ainsi que le renforcement de la démocratie et de l'Etat de droit", avait indiqué à l'APS le Commissaire à la Paix et sécurité en Afrique, Smail Chergui. Pour accélérer la recherche d'une solution politique consensuelle à la crise au Burundi, le CPS a appelé à la reprise du dialogue entre toutes les parties burundaises au plus tard dans un délai d'une semaine sous la facilitation conjointe de l'UA, des Nations unies et de la CAE communauté de l'Afrique de l'Est. Le dialogue inter-burundais portera, selon M. Chergui, sur les mesures à prendre pour créer des conditions favorables à la tenue d'élections libres, transparentes et crédibles, ainsi que sur toutes les questions faisant l'objet de divergences entre les parties. Le Conseil a réitéré son soutien aux "efforts soutenus" que déploie la CAE, soulignant "la pertinence" des mesures convenues par les sommets tenus à Dar Es-Salaam, les 13 et 31 mai 2015, notamment l'appel pour le report des élections et la cessation immédiate de la violence. Il a, ainsi, décidé le déploiement d'une mission d'observation de l'UA si les conditions de la tenue d'élections libres, transparentes et régulières, conformément à la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance sont réunies. Le CPS a également décidé le déploiement "immédiat" des observateurs des droits de l'homme de l'UA et d'autres personnels civils, ainsi que d'experts militaires de l'UA , provenant tant de la région que d'autres régions du continent pour vérifier le processus de désarmement des milices et autres groupes armés. Le CPS a exprimé, en outre, sa déception face à l'échec du dialogue politique initié par l'envoyé spécial des Nations unies pour la région des Grands Lacs, soulignant que la situation actuelle pourrait remettre en cause les acquis "importants" enregistrés à la suite de la signature de l'accord d'Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi et de l'accord global de cessez-le-feu de 2003 et affecter la stabilité de la région. L'envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la région des Grands Lacs, Saïd Djinnit, avait annoncé jeudi qu'il renonçait à son rôle de médiateur dans le dialogue pour sortir le Burundi de la crise politique qui agite le pays depuis fin avril. Le Conseil a désigné, par ailleurs, Pr Ibrahima Fall comme nouveau représentant spécial de la présidente de la Commission pour la région des Grands Lacs et chef du Bureau de liaison de l'UA au Burundi.