Les cours du pétrole montaient légèrement en Asie hier matin dans l'attente de nouveaux chiffres sur l'offre et les réserves américaines, ainsi que les conclusions d'une réunion de la Réserve fédérale sur sa politique monétaire. Le prix du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet s'appréciait de 10 cents, à 60,07 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août prenait cinq cents, à 63,75 dollars. Les réserves d'or noir aux Etats-Unis devraient enregistrer une nouvelle baisse lors de la semaine achevée le 12 juin, de 1,8 million de barils, selon les prévisions médianes des analystes interrogés par l'agence Bloomberg. Les réserves de brut baissent depuis plusieurs semaines, mais ils se situent toujours néanmoins plus de 90 millions de barils au-dessus de la moyenne observée à cette époque de l'année au cours des cinq dernières années, selon le département américain de l'Energie. Certains observateurs soulignent en outre que la production américaine ne donne, elle, pas de signe de ralentissement malgré une baisse persistante du nombre de puits de forage. Le niveau élevé de l'offre mondiale, qu'elle vienne des Etats-Unis, de la Russie ou de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a largement contribué à faire chuter les cours à leur plus bas niveau depuis six ans, début 2015. Les investisseurs attendent à la fois les chiffres sur les réserves et le résultat de la réunion (de la Fed), relevait Daniel Ang chez Phillip Futures. Ils seront également attentifs à la hausse de la production américaine pour savoir s'il faut s'inquiéter d'avantage du niveau de l'offre mondiale, selon Daniel Ang. La banque centrale américaine devait conclure hier une réunion de politique monétaire où elle devrait laisser les taux d'intérêt inchangés mais préparer le terrain à une hausse cette année, la première en bientôt dix ans. La majorité des économistes tablent sur septembre lors d'un nouveau Comité de politique monétaire (FOMC) qui sera assorti d'une conférence de presse, même si la Fed se réunit encore entretemps fin juillet, cette fois-ci sans conférence de presse. La veille, les prix du pétrole ont un peu monté à New York et baissé à Londres, dans un marché qui attendait tranquillement de nouveaux chiffres sur l'offre américaine. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet a pris 45 cents à 59,97 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir perdu quelque deux dollars lors des trois précédentes séances. A Londres le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, dont c'était le premier jour comme contrat de référence a baissé de 25 cents à 63,70 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) . "Je n'ai rien vu de très significatif", a reconnu Kyle Cooper. "Le marché s'est probablement contenté d'attendre les chiffres de l'American Petroleum Institute (API), cet après-midi, et ceux du département américain de l'Energie (DoE), demain", sur l'état des réserves américaines de pétrole. Le gouvernement américain publie mercredi son rapport hebdomadaire sur l'état de l'offre américaine, et "le marché s'attend à une baisse des stocks de brut", ce qui a contribué à soutenir les prix, selon Carl Larry, de Frost & Sullivan. Les réserves de brut baissent depuis plusieurs semaines, mais certains observateurs restent sceptiques quant aux conclusions à en tirer car ils soulignent que la production américaine ne donne, elle, pas de signe de ralentissement malgré une baisse persistante du nombre de puits de forage. Comme y faisait allusion M. Cooper, le marché se préparera aux chiffres du DoE en digérant les estimations sur le sujet de la fédération API, publiées mardi après la clôture. Le niveau élevé de l'offre mondiale, qu'elle vienne des Etats-Unis, de la Russie ou de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a largement contribué à faire chuter les cours à leur plus bas niveau depuis six ans, début 2015. Même si les prix ont depuis rebondi d'une quinzaine de dollars, la chute du marché continue à affecter l'industrie, comme en a témoigné mardi l'annonce par le géant pétrolier norvégien Statoil de la suppression de 1 100 à 1 500 postes d'ici à la fin 2016.
Poids de la Grèce Pour l'heure, plus que les cours du pétrole brut, ce sont surtout ceux des produits dérivés, comme l'essence, qui ont monté mardi, car "la tempête tropicale Bill pourrait gêner les opérations des raffineries le long de la côte du Texas", comme l'a noté Tim Evans, de Citi. "Du moins, la tempête risque de perturber le calendrier des livraisons de pétrole brut de l'étranger, ainsi que l'exportation des produits", a-t-il ajouté. "Par ailleurs, on continue à s'inquiéter d'un éventuel défaut de la Grèce sur sa dette", a enchaîné M. Evans, notant que les cours du Brent avaient le plus souffert de ces incertitudes. A quelques jours d'un possible défaut de paiement, le Premier ministre Alexis Tsipras a lancé des signaux contradictoires mardi, semblant prêt à des concessions aux créanciers du pays, tout en questionnant violemment par ailleurs leurs motivations vis-à-vis de la Grèce. "Ce qui se passe en Grèce a vraiment un effet sur les prix du pétrole en ce moment", a insisté M. Larry, précisant que ces incertitudes contribuaient à renforcer le dollar et à décourager ainsi les investisseurs de se tourner vers le marché de l'or noir, libellé en monnaie américaine.