Les cours du pétrole étaient en hausse sensible hier matin en Asie, le marché escomptant une baisse des stocks et de la production aux Etats-Unis. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet gagnait 79 cents, à 60,93 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à même échéance s'appréciait de 61 cents, à 65,49 dollars. Selon des prévisions médianes de l'agence Bloomberg, les stocks américains de brut devraient avoir reculé de 1,5 million de barils par jour (mbj), à 475,9 millions, la semaine dernière, pour la sixième semaine consécutive, les raffineurs se préparant à la hausse saisonnière de la demande liée aux congés estivaux. Ce facteur ne change donc en rien les fondamentaux du marché caractérisé par une offre abondante et une demande modeste, les cours n'étant susceptibles de remonter durablement que "si et seulement si la production américaine diminue", selon Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures. A cet égard, la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) a fait état mardi d'une baisse de la production américaine de 6,7 millions de barils pour la même période. "Cette baisse marquée des chiffres de l'API expliquent en partie la hausse des cours ce mardi", avançait Nicholas Teo de CMC Markets. La veille, les cours du pétrole ont terminé la séance en nette hausse à New York, le marché reprenant espoir dans une baisse des stocks et de la production de brut aux Etats-Unis. Le prix du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet a gagné deux dollars à 60,14 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a gagné 2,19 dollars à 64,88 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). "Je crois que nous allons voir les stocks reculer", a déclaré Carl Larry, chez Frost & Sullivan, "et il y a aussi eu un rapport hier sur une baisse de la production américaine pendant un mois ou deux, cela donne un élan à la hausse". "C'est un mouvement de hausse avant les statistiques" hebdomadaires qui seront publiées mercredi par le ministère de l'Energie (DoE), a-t-il ajouté, mettant en garde contre le risque que cet élan ne retombe brusquement si les chiffres ne sont pas conformes aux attentes. Selon des prévisions médianes de l'agence Bloomberg, les stocks américains de brut devraient reculer de 1,45 million de barils par jour (mbj). M. Larry espère également voir apparaître dans les chiffres de mercredi une demande importante en essence, ce qui, selon lui, "pourrait encourager une production d'essence plus importante en Europe pour importation ici, ce qui pourrait expliquer la hausse du Brent". Par ailleurs, le DoE s'attendait lundi à un déclin en juillet de la production de pétrole de schiste, une perspective encourageante pour les investisseurs pariant sur une hausse des prix du pétrole. La production dans le bassin de Bakken, dans le Dakota du nord (au nord des Etats-Unis) devrait baisser de 29'000 barils par jour (b/j) en juillet par rapport au mois de juin, tandis que la production dans la région de l'Eagle Ford, au Texas, devrait décliner de 49,000 b/j en juillet, par rapport au mois précédent. Selon M. Larry, la baisse de production s'explique non seulement par le mouvement de fermeture de puits enclenché en octobre mais aussi par le fait que "beaucoup de producteurs se retrouvent perdants dans leurs opérations de couverture, donc ils ont plus intérêt à ralentir ou arrêter la production". Aux cours actuels, la rentabilité du pétrole de schiste américain est incertaine, selon les analystes, et la décision prise la semaine dernière par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de laisser inchangés ses plafonds de production ne permet pas d'espérer un important redressement des prix à court terme. Globalement, le DoE estime, selon des chiffres parus mardi, que "la production totale de brut aux Etats-Unis a atteint en moyenne 9,6 millions de barils par jour (mbj) en mai, mais devrait décliner entre juin et début 2016 avant de repartir en hausse". "La production moyenne pour tout 2015 devrait s'établir à 9,4 mbj, et en 2016 à 9,3 mbj", selon cette estimation, qui table sur un cours du Brent à 61 dollars le baril en moyenne en 2015 et 67 dollars en 2016, et 56 et 62 dollars respectivement pour le WTI.