Après avoir augmenté de 6% à 3,65 milliards usd en 2014, les importations des matériaux de construction entament l'année 2015 en empruntant une tendance baissière. La preuve est que le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis) vient d'indiquer qu'elles ont été évaluées à 811,77 millions de dollars (usd) sur les 4 premiers mois de 2015, contre près de 1,24 milliard usd à la même période de 2014, soit une baisse de 34,5%. Estimée à 18 millions de tonnes/an, la production nationale de ciment est dominée par le secteur public, notamment par le Groupe industriel des ciments d'Algérie (GICA) qui produit plus de 11,5 millions de tonnes par an, représentant 65% de la production nationale globale, le reste (35%) étant assuré par le secteur privé. Ainsi, la facture des importations des ciments (portland, alumineux, hydraulique...) a atteint 138,29 millions usd contre 174,61 millions usd (-20,8%), selon le Cnis. Le Cnis précise, en outre, que la quantité des ciments importés a baissé passant à 1,855 million de tonnes contre 1,917 million de tonnes (-3,23%). De plus, les quantités importées ont également reculé passant à 3,2 millions de tonnes contre 3,6 millions de tonnes (-10,12%), Et le Cnis indique que ce recul de la facture a concerné les ciments, le bois, les produits en céramique, le fer et l'acier. S'agissant des importations de fer et d'acier, le Cnis relève qu'elles ont également connu une importante baisse en se chiffrant à 436,11 millions usd (883.607 tonnes) contre 726,65 millions usd (1,1 million de tonnes), soit une baisse de près de 40% en valeur. Les importations de bois, la facture est passée à 218,77 millions usd contre 307,8 millions usd (-29%). Par ailleurs, la facture des importations des produits de céramique (briques, dalles, carreaux et autres articles similaires) a atteint 18,60 millions usd (20.649 tonnes) contre 30,22 millions usd (22.071 tonnes), soit une baisse de 38,5% en valeur. Il est important de rappeler qu'en 2014, les importations de l'Algérie des matériaux de construction avaient atteint 3,65 milliards de dollars contre 3,43 milliards de dollars en 2013 (+6,4%). Dans le but de rationaliser les importations dans un contexte de baisse des cours mondiaux de pétrole, le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville avait transmis, en décembre dernier, une circulaire aux différents responsables du secteur, visant essentiellement à promouvoir la production nationale. Cette circulaire interdit aux promoteurs, chargés de la réalisation des différents projets financés totalement ou partiellement par l'Etat, de recourir aux matériaux importés si le même produit est fabriqué localement et présente une qualité égale. Cette instruction du ministère de l'Habitat, qui ambitionne à réaliser, à court terme, un taux d'intégration de 85% contre 70 % actuellement, ne concerne pas uniquement les promoteurs publics puisque les directeurs de l'habitat au niveau des wilayas sont tenus de suivre son exécution dans les projets gérés par des privés. Elle s'étend également aux équipements publics (écoles, universités, centres de santé...) ainsi qu'aux grands projets tel celui de Djamaa El Djazair (Alger). Encore faut-il signaler, en outre, que le ciment est parmi une vingtaine de produits qui seront concernés par les licences d'importation prévues par le projet de loi relative au commerce extérieur. Enfin, à signaler que dans la perspective de limiter les importations du ciment, les pouvoirs publics ont entamé la réalisation de nouvelles cimenteries qui devraient permettre de combler un déficit de plus de trois (3) millions de tonnes/an dans un marché en pleine expansion.