Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif est revenu à Vienne hier matin après des consultations à Téhéran. Il n'a pas dévoilé ses cartes avant une rencontre avec son homologue américain John Kerry sur le dossier nucléaire. "Les négociations sont arrivées à un point sensible. Le seul accord que la nation iranienne acceptera est un accord juste, équilibré (respectant) la grandeur nationale et les droits du peuple iranien", s'est-il contenté de rappeler à son arrivée dans la capitale autrichienne. Le retour de M. Zarif à Téhéran dimanche soir après une fin de semaine de pourparlers diplomatiques à Vienne n'avait pas été interprété comme un signe positif ou négatif par ses homologues des grandes puissances. Personne ne doutait cependant qu'il allait consulter les autorités iraniennes, et particulièrement le Guide suprême Ali Khamenei. M. Zarif est revenu accompagné par Ali Akbar Salehi, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) et Hossein Fereydoun, le frère et l'aide spécial du président Hassan Rohani.
La date limite sera dépassée Une chose semble certaine dans ce feuilleton à rebondissements, entamé il y a plus de 20 mois: la date butoir initialement fixée pour arracher un accord historique, mardi 30 juin, sera dépassée. Aucune autre limite n'a été fixée, même si une extension à long terme des négociations semble exclue. Mais l'issue des discussions reste incertaine - "il est trop tôt pour porter un jugement", a prévenu lundi le secrétaire d'Etat américain John Kerry - alors que des points essentiels de la négociation n'ont toujours pas été tranchés.
"Décisions difficiles" nécessaires MM. Kerry et Zarif seront rejoints dans la journée par le Russe Serguei Lavrov, avant l'arrivée dans la semaine des autres chefs de la diplomatie du P5+1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine, France et Allemagne). Les politiques sont maintenant appelés à "de difficiles décisions", selon la formule du chef de la diplomatie britannique Philip Hammond, pour solder le contentieux. L'Iran et les pays du P5+1 sont engagés depuis 20 mois dans des discussions intenses pour tenter de régler un dossier extrêmement complexe et technique, mais lourd de répercussions internationales. Un accord-cadre a été conclu début avril dans la douleur à Lausanne. Les experts de toutes les parties travaillent depuis sans relâche pour finaliser les termes d'un texte définitif. La communauté internationale veut s'assurer que le programme nucléaire iranien est à vocation strictement civile et que Téhéran ne cherche pas à se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étranglent son économie.
Zarif de retour à Vienne Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a fait hier son retour à Vienne, après une journée de consultations à Téhéran qui pourraient donner le la des derniers jours de la négociation sur le nucléaire. Une chose semble certaine dans ce feuilleton à rebondissements, entamé il y a plus de 20 mois: la date butoir sera dépassée. Aucune autre limite n'a été fixée, même si une extension à long terme des négociations semble exclue. Mais l'issue des discussions reste incertaine: il est trop tôt pour porter un jugement, a prévenu lundi le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, alors que des points essentiels de la négociation n'ont toujours pas été tranchés. M. Zarif, dont le retour à Téhéran dimanche soir après un week-end de consultations diplomatiques à Vienne n'a pas été interprété comme un signe positif ou négatif par ses homologues des grandes puissances, retrouvera John Kerry dans la capitale autrichienne. Ils seront rejoints dans la journée par le Russe, Serguei Lavrov, avant l'arrivée dans la semaine des autres chefs de la diplomatie du P5 +1 (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine, France et Allemagne). Les politiques sont maintenant appelés à de difficiles décisions, selon la formule du chef de la diplomatie britannique, Philip Hammond, pour solder le contentieux. La communauté internationale veut s'assurer que le programme nucléaire iranien est à vocation strictement civile et que Téhéran ne cherche pas à se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étranglent son économie.
Inspection des sites suspects iraniens Lundi, M. Kerry, seul ministre des Affaires étrangères resté à Vienne après un week-end de ballet diplomatique, avait rencontré Yukiya Amano, le chef de l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA), l'organe de l'ONU qui jouera un rôle clé dans la vérification de la mise en œuvre de l'accord, s'il est conclu. L'inspection des sites suspects iraniens par l'AIEA constitue un des points cruciaux de la négociation. L'agence a certes déjà accès aux sites nucléaires iraniens déclarés, mais voudrait avoir la possibilité d'élargir son périmètre d'inspections, y compris à des sites militaires. Une demande à laquelle le Guide suprême iranien, Ali Khamenei, décisionnaire ultime sur le dossier nucléaire, s'est catégoriquement opposé à plusieurs reprises. L'idée n'est pas que nous devons avoir accès à tous les sites militaires parce que les Etats-Unis eux-mêmes ne permettraient à personne d'avoir accès à tous leurs sites militaires, a reconnu lundi un haut responsable américain sous couvert de l'anonymat. Mais dans le contexte d'un accord, si l'AIEA pense qu'elle a une raison d'avoir accès (à certains sites), il faut qu'un processus lui donne cet accès, a ajouté ce responsable, ajoutant que les grandes puissances avaient défini ce processus. Reste à savoir si Téhéran l'acceptera. D'autres questions clés restent à régler, comme la durée d'un accord. La communauté internationale veut brider le programme nucléaire iranien pendant au moins 10 ans, mais l'ayatollah Khamenei s'est élevé la semaine dernière contre une limitation trop longue dans le temps des capacités iraniennes. La levée des sanctions constitue aussi un nœud de première importance, Téhéran souhaitant des mesures immédiates, quand le P5+1 veut une levée progressive et sous condition de ces sanctions. Dimanche soir, la Haute représentante de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, avait manifesté un optimisme prudent, assurant que toutes les parties faisaient preuve de volonté politique pour arracher un accord. Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Li Baodong, a déclaré de son côté qu'un accord pouvait être conclu d'ici à une semaine, selon l'agence de presse officielle Xinhua.