Les Bourses européennes ont terminé en nette baisse lundi, plombées par la victoire du non au référendum grec, et attendant d'en savoir plus sur la poursuite des négociations entre le pays et ses créanciers. Le marché parisien, comme l'ensemble des Bourses européennes, a été affecté par le résultat du vote, tout en cherchant à limiter son repli au cours d'une séance marquée par la volatilité. "On reste plombés, mais il n'y a pas non plus de panique", a estimé Andréa Tuéni, un analyste de Saxo Banque. Les Grecs se sont prononcés massivement contre les exigences des créanciers, votant à 61,31% en faveur du non, créant une grande incertitude quant à l'éventuelle reprise des négociations ou même une possible sortie du pays de la zone euro. "Plusieurs éléments restent en suspens et incitent toujours à la prudence", poursuit M. Tuéni, notamment concernant la position des créanciers, mais aussi celle de la Banque centrale européenne (BCE). Une réunion entre le président français François Hollande et Angela Merkel doit avoir lieu lundi soir à Paris avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro mardi (Eurogroupe) et un sommet européen sur l'avenir financier de la Grèce mardi soir. L'Eurostoxx 50 a reculé de 2,22%. L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a perdu 96,68 points (-2,01%) à 4 711,54 points, dans un volume d'échanges nourri de 4,6 milliards d'euros. Le secteur bancaire a fini sous pression, à l'image de BNP Paribas (-4,24% à 51,97 euros), Crédit Agricole (-2,77% à 13 euros) et Société Générale (-3,78% à 40,40 euros). Le secteur industriel a également souffert: ArcelorMittal a perdu 3,17% à 8,43 euros et Saint-Gobain 2,03% à 39,74 euros. A Londres, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a cédé 50,10 points (-0,76%), à 6 535,68 points. Rolls-Royce a chuté de 6,30%, à 802,5 pence, à la suite d'un nouvel avertissement sur résultats. Le secteur financier a souffert, avec Schroders (-3,56% à 3061 pence), Royal Bank of Scotland (RBS) (-3,56% également à 346,5 pence) ou Barclays (-1,58% à 258,80 pence). Marks and Spencer a gagné pour sa part 1,58% à 547 pence. L'indice Dax de la Bourse de Francfort a nettement reculé de 1,52% à 10 890,63 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes a cédé 1,01% à 19 673,56 points. L'immense majorité des valeurs du Dax ont terminé dans le rouge. Parmi les rares exceptions, le groupe de logistique Deutsche Post (+2,26% à 26,73 euros) et le producteur de sel et d'engrais K+S (+0,36% à 38,81 euros). Le constructeur automobile Daimler (-0,87% à 82,03 euros) et le groupe de santé Fresenius (-0,88% à 57,35 euros) ont limité les dégâts. En queue d'indice, les valeurs bancaires restent les plus affectées par la crise grecque. Deutsche Bank a lâché 2,95% à 27,35 euros, et Commerzbank a chuté de 3,73% à 11,23 euros. L'indice vedette Ibex 35 de la Bourse de Madrid a abandonné 2,22% à 10'540 points. Les valeurs bancaires ont particulièrement souffert, avec une chute de 3,7% de Bankia, à 1,08 euros. La banque BBVA a perdu 3,2% à 8,55 euros. Le groupe de technologies de l'information Indra a en revanche terminé en hausse de 1,45% à 9,14 euros. La Bourse de Milan a décroché de 4,03% à 21 601 points. Seul titre à terminer dans le vert, STMicroelectronics a gagné 1,72% à 7,38 euros. Tous les autres affichent des reculs significatifs, comme Telecom Italia, qui a perdu 3,98% à 1,109 euro ou Enel, qui a cédé 4,23% à 3,944 euros. Les valeurs bancaires sont celles qui ont le plus reculé: UniCredit a chuté de 6,12% à 5,68 euros et Intesa Sanpaolo de 5,98% à 3,05 euros. BMPS a pour sa part plongé de 11,51% à 1,538 euro. L'indice SMI de la Bourse suisse a clos pour sa part sur un repli de 0,56% à 8 862,78 points. Les bancaires ont là encore particulièrement accusé le coup. UBS a ainsi perdu 2,50% à 19,90 francs, alors que Credit Suisse s'est replié de 2,14% à 26,48 francs et Julius Baer de 2,84% à 51,30 francs. Transocean, l'opérateur de plateformes pétrolières, valeur toujours très volatile, a également cédé du terrain, perdant 3,20% à 14,22 francs. La Bourse de Bruxelles a perdu 1,53%, terminant à 3 536,87 points. A l'exception du groupe pharmaceutique UCB (+0,02% à 65,59 euros), toutes les valeurs du Bel-20 ont terminé dans le rouge. La plus forte chute a été enregistrée par KBC (-3,26% à 57,93 euros), suivi par le groupe énergétique GDF (-2,39% à 16,32 euros). L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en baisse de 1,45% à 467,25 points. Les baisses les plus importantes ont été enregistrées par le sidérurgiste Arcelor Mittal, qui a perdu 3,17% à 8,43 euros, et par la banque ING, qui a baissé de 3,13% à 14,38 euros. L'indice PSI 20 de la Bourse de Lisbonne a dévissé de 3,81% à 5 366,84 points. Les valeurs bancaires ont été les plus pénalisées, la BCP s'effondrant de 6,98% à 7,2 centimes d'euro et la BPI plongeant de 6,17% à 0,97 euro. Parmi les poids lourds de la Bourse lisboète, le groupe pétrolier et gazier Galp Energia a chuté de 3,58% à 10,09 euros, l'électricien EDP a reculé de 3,35% à 3,35 euros et le groupe de grande distribution Jeronimo Martins a cédé 1,24% à 11,15 euros.