Premier monospace sept places bavarois, le Gran Tourer se montre flatteur, mais pas plus dynamique que ses concurrents les meilleurs. Pari gagné ! Malgré les récriminations des accros à la propulsion, BMW est parvenu à installer confortablement sur le marché son monospace traction Série 2 Active Tourer (lire notre essai de la BMW 214d Active Tourer). Le constructeur ne pouvait pas s'arrêter en si bon chemin : après la version cinq places, c'est au tour du transport de troupes à sept places de faire son entrée en scène. Rallongé de 21 cm par rapport à l'Active Tourer (11 cm pour l'empattement, 10 cm pour le porte-à-faux arrière), le Gran Tourer s'aventure sur un terrain qu'aucun constructeur haut-de-gamme n'a jamais osé fouler. Quand il s'agit d'augmenter ses parts de marché, le Bavarois oublie tout complexe. Habitué à faire face à de grands noms tels qu'Audi, Jaguar ou Mercedes-Benz, BMW vise une nouvelle clientèle avec son Gran Tourer. Les rivaux de ce nouveau modèle se nomment Citroën C4 Grand Picasso, Renault Grand Scénic, Volkswagen Touran, Kia Carens ou encore Ford Grand C-Max. Malgré un tarif plus élevé de 2.000 € à 4.000 € que ces derniers, le Bavarois compte séduire les familles par son aspect flatteur, sa finition impeccable et, surtout, ses offres de financement intéressantes, du fait d'une valeur résiduelle élevée. En version cœur de gamme 218d Lounge, le tarif catalogue est de 34.100 €. Lorsque l'on a besoin de place, les atours ne suffisent pas. Aussi le BMW Série 2 Gran Tourer soigne-t-il les aspects pratiques. En version cinq places, le nouveau venu se targue même d'offrir le volume de chargement le plus important de la gamme BMW, avec 1.900 litres ! Même le gros X5, seul autre modèle à l'hélice capable d'accueillir sept passagers en option est coiffé sur le fil, à 30 litres près… Par ailleurs, grâce à une banquette plus large que l'Active Tourer, le Gran Tourer peut accueillir trois sièges enfant côte-à-côte. Les adultes y seront également bien lotis : contrairement à une majorité de concurrents, BMW a fait le choix de réduire la largeur de la place centrale. Ainsi, les passagers latéraux ne sont pas trop décentrés et collés contre la porte. Un bon point pour le confort sur longs trajets à quatre. Les longs trajets ne se feront par contre pas sur les sièges de troisième rangée (livrés de série selon BMW, même si leur absence entraîne une ristourne de 300 €). Si l'accès se montre correct (il convient toutefois d'avancer la banquette coulissante avant de les déplier), l'espace y est compté, comme d'ailleurs chez tous les concurrents. Par ailleurs, en configuration sept places, le volume du coffre est réduit de 560 à 145 litres. Il faudra choisir entre les passagers ou les bagages. Là encore, le Gran Tourer n'a pas à rougir face à la concurrence, même si les trois places de deuxième rangée ne sont pas indépendantes. En toute logique, BMW a voulu rapprocher le plus possible son Gran Tourer de l'Active Tourer, reconnu pour son dynamisme. Dès les premiers kilomètres, on retrouve donc une direction assez directe, presque trop pour les portions d'autoroutes, où le moindre mouvement du volant influe sur la trajectoire. Sur petites routes, cela se traduit par un train avant plutôt incisif, qui ne parvient malheureusement pas à faire oublier la masse, plus importante à l'arrière que sur l'Active Tourer. A motorisation équivalente, le Gran Tourer pèse en effet environ 150 kg de plus que son petit frère. L'arrière de l'auto a donc tendance à se laisser entraîner dans son élan, a fortiori sur la lourde version 220d xDrive à transmission intégrale (1.615 kg) qui nous a accompagnés sur une bonne partie de notre essai. Les versions traction sont plus recommandables, tout en conservant une motricité correcte. Vocation familiale oblige, la BMW Série 2 Gran Tourer se distingue par unconfort de bon aloi. Les suspensions présentent un compromis satisfaisant entre maintien de caisse et souplesse. Le tarage demeure relativement ferme sur les petites déformations, un défaut amplifié par les pneus Runflat à roulage à plat dont étaient chaussés nos modèles d'essai. Ces gommes ont par ailleurs tendance à augmenter les bruits de roulements de manière exagérée dès lors que le revêtement n'est pas lisse. Côté motorisations, nous avons pu prendre en mains une 220d xDrive de 190 ch et une 218d de 150 ch. L'une comme l'autre sont mues par le nouveau quatre-cylindres Diesel issu de la famille de moteurs modulaires BMW. Accolés à la boîte automatique à huit rapports Aisin, l'un et l'autre se distinguent par leur silence. Ils offrent des sensations de conduite assez proches, signe que les 40 ch supplémentaires de la 220d xDrive servent avant tout à gommer le surcroît de masse de la transmission intégrale. La 218d nous a gratifiés d'une consommation avoisinant les 7,3 l/100 km et il convient de compter 0,5 l/100 km de plus pour la 220d xDrive. Plutôt bien pensé, ce BMW Gran Tourer n'a pas à rougir face à une concurrence généraliste pourtant bien ancrée sur le segment. Modularité et habitabilité sont au rendez-vous, ce qui permet au constructeur à l'hélice d'avancer son atout-maître : celui de la prestance. Le plus gros défaut de ce modèle demeure ses montants avant envahissants, qui gênent fortement la visibilité de trois-quarts avant, au point de masquer complètement une auto ou un cycliste venant de la gauche.