Après une semaine de montagnes russes qui l'a laissée à l'équilibre, Wall Street, ballottée par les rebondissements de la crise grecque, reste à la merci du contexte international alors que débute la saison des résultats d'entreprises. En cinq séances, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné juste 0,17% à 17 760,41 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 0,23% à 4 997,70 points. L'indice élargi Standard and Poor's 500, jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, a fait du surplace à 2 076,62 points (-0,01%), au terme d'une semaine où le marché a changé de direction pratiquement de jour en jour. "Avec toutes les mauvaises nouvelles, entre la Grèce, la Chine, le début des résultats, la Fed et les pannes informatiques à United Airlines et sur le New York Stock (mercredi), le marché s'est bien tenu" a souligné Sam Stovall, de Standard and Poor's Capital IQ. L'ouverture de lundi sera l'occasion pour les investisseurs de tirer les conséquences du Sommet européen extraordinaire de dimanche, où les dirigeants devront discuter des nouvelles propositions d'Athènes pour répondre aux exigences de ses créanciers, alors que le pays, à court de liquidité, s'enfonce dans la crise. "S'il y a un accord, je pense que le marché remontera fortement", a déclaré Tom Cahill, chez Ventura Walth Management, notant que cette bonne nouvelle viendrait "sur une toile de fond très positive pour les marchés", vu la politique "très accommodante" des banques centrales et le retour de la croissance aux Etats-Unis, qu'il a estimée entre 2 et 2,5% au deuxième trimestre. "S'il n'y a pas d'accord je m'attends à une chute importante, mais il pourrait aussi y avoir des signaux", indiquant que peut-être le travail se poursuit en coulisses pour éviter la sortie de la Grèce de la zone euro, ce qui modèrerait l'inquiétude des investisseurs, a estimé M. Cahill. Mais le marché ne sera pas au bout de ses soucis: "Lundi la Grèce sera derrière nous, mais on aura toujours la Chine et l'Iran, nous ne sommes pas sortis d'affaire", a souligné M. Stovall. "La question est de savoir si la chute des Bourses chinoises est finie, et si elle va toucher l'économie chinoise et par conséquent l'économie mondiale", a renchéri Hugh Johnson, de Hugh Johnson Advisors. En trois semaines, les Bourses de Shanghai et Shenzhen ont dégringolé de 30%, jusqu'à ce qu'elles entament un rebond jeudi à la faveur d'un soutien massif des autorités. Quant à la question iranienne, il s'agit des négociations sur son programme nucléaire. Elles ont encore été prolongées de vendredi à lundi, sans que quiconque ne se risque plus à évaluer la probabilité d'un accord qui permettrait de lever les sanctions frappant la République islamique, et d'ouvrir les vannes du pétrole iranien au risque de déstabiliser encore le marché de l'or noir.
Résultats bancaires attendus Au-delà du contexte international, les investisseurs guettent pour la semaine prochaine une première déferlante de résultats d'entreprises américaines pour le deuxième trimestre, dominée par les valeurs bancaires. "J'espère qu'elles tourneront la page des frais judiciaires (qui se sont multipliés depuis la crise financière de 2008) (...), mais j'attends surtout ce qu'elles diront de leurs perspectives", a précisé M. Cahill. "D'habitude les valeurs financières voient leur performance baisser après une hausse des taux d'intérêt par la Réserve fédérale (...) donc on verra ce qu'elles nous disent de leurs préparations pour mieux se positionner cette fois-ci", a précisé M. Stovall. La présidente de la Fed, Janet Yellen, a déclaré vendredi qu'elle voyait toujours la probabilité d'une hausse des taux directeurs "plus tard dans l'année", au vu des statistiques actuelles. Après des chiffres de l'emploi conformes aux attentes pour juin, l'administration doit publier mercredi l'indice des prix à la production, et vendredi celui des prix à la consommation, très surveillés car la Fed souhaite éviter que la hausse des taux compromette son objectif d'arriver à 2% d'inflation annuelle. "Hors énergie et alimentation la hausse des prix sera probablement de 1,8%, un peu en dessous de ce que voudrait la Fed", a estimé M. Cahill.