En fin d'année prochaine, Alfa pourra enfin donner la réplique à l'Audi Q5 en lançant le premier SUV de son histoire. Un véhicule indispensable pour tenir les objectifs assignés par le grand patron Marchionne. l y a des évidences qui font mal. Demandez à l'Homme de la rue et il vous dira qu'il manque à Alfa Romeo un beau véhicule de loisirs, compact mais statutaire, sportif autant que polyvalent. Un rapide coup d'œil aux marques rivales suffit à comprendre que cette catégorie de véhicules à la mode suffit à assurer leur croissance. Le parallèle avec Jaguar s'impose. Le constructeur anglais souffre comme Alfa Romeo de son empreinte devenue insignifiante à l'échelle des géants allemands mais il espère décupler ses ventes grâce à l'appui du tout premier véhicule de loisirs de son histoire, le F-Pace. Tout l'enjeu consiste à ce que le SUV de Jaguar ne cannibalise pas les ventes du cousin Land Rover qui assurent les trois quarts des revenus du groupe. Sergio Marchionne l'avait annoncé, Alfa Romeo est en passe de le faire : celui que les amateurs surnomment le Kamal (en référence au concept-car éponyme de 2003 qui demeura sans suite) devrait aborder le marché européen en septembre ou en octobre 2016. C'est du moins ce que confirmait le groupe patron jeudi 30 août à l'occasion d'une conférence donnée lors de la présentation des résultats semestriels. "Notre plan de marche suit son cours selon nos prévisions", lançait-il. Le SUV Alfa Romeo (nom de code "Projet 949") sera la première déclinaison de la plateforme mécanique dite "Giorgio" étrennée le mois dernier par la berline Alfa Romeo Giulia, adversaire aux dents longues de la BMW Série 3 et de l'Audi A4. Une base conçue dès l'origine pour accueillir la transmission intégrale, indispensable pour qui aspire à sérieusement concurrencer les Audi Q5 et BMW X3. En attendant un SUV plus grand encore, cette fois-ci dirigé contre l'Audi Q7 à destination principalement du marché américain, Alfa Romeo ambitionne de lancer sept nouveaux modèles d'ici à 2018. Objectif, atteindre cette année-là la barre des 400.000 ventes annuelles contre 70.000 voitures l'an dernier, soit le niveau le plus bas depuis la fin des années 1960. Qui sait si en commercialisant son Kamal dès le milieu des années 2000, la marque au trèfle à quatre feuilles ne serait pas épargnée une telle descente aux enfers.