Sans citer d'autres cas dans la capitale, qui illustrent le drame du vieux bâti. Mercredi Alger c'est mal réveillée à cause de l'effondrement d'un balcon d'un immeuble situé au début du boulevard Mohamed V à Alger-centre. Il s'agit du deuxième incident en l'espace de quatre mois dans le même lieu. Il était 9h30, quand les habitants d'un immeuble situé au début du boulevard Mohamed V à Alger-Centre ont été réveillés par le bruit de l'effondrement d'un balcon, heureusement cette fois-ci, il n'y a pas eu de victimes, car il y a plus de trois mois, un balcon du même immeuble comme par hasard a blessé grièvement une jeune fille. La liste des victimes de ce genre d'incident reste toujours ouverte tant que le problème du vieux bâti n'est pas réglé définitivement. Ce nouvel incident ouvre la voie à des interrogations sur l'opération de réhabilitation qui a été lancée en février 2014 maintenant que nos pauvres citoyens préfèrent marcher en pleine rue avec le risque d'être heurté par un véhicule au lieu d'être écrasé par un balcon.
En attente de l'aboutissement de l'opération C'est en février 2014 que les autorités ont lancé une opération de réhabilitation du vieux bâti dans le centre historique de la ville d'Alger mais celle-ci n'a toujours pas abouti et chaque jour, il y a un risque d'effondrement d'immeuble dans différents quartiers de la capitale. Il est à noter qu'actuellement 1 433 immeubles 22 859 logements implantés dans les communes du centre-ville d'Alger ont besoin d'être "rénovés et consolidés", dont 792 bâtisses 13 791 logements sont en cours de réhabilitation, selon des déclarations du wali d'Alger Abdelkader Zoukh lors du lancement de l'opération. Le ministère de l'Habitat de l'Urbanisme et de la Ville finance les travaux dans les 792 immeubles qui souffrent de la vétusté des matériaux de construction et du manque d'entretien, dont le coût est de sept milliards de DA, alors que la contribution financière de la wilaya d'Alger est de deux Mds de DA. Le programme de réhabilitation du vieux bâti ou ce que les sociologues urbanistes appellent le "préexistant", du centre historique d'Alger est étalé sur cinq phases de 55 302 logements identifiés par l'étude de diagnostic technique et socio-économique réalisée en 2006 et qui a porté sur un parc de 13 690 immeubles 78 445 logements répartis sur les 14 communes du centre-ville. La première phase porte sur la remise à niveau de 11 810 logements situés dans les immeubles des communes d'Alger-Centre, Sidi M'hamed et El Mouradia. Les 792 immeubles actuellement en cours de réfection font partie de cette première phase et les quatre autres phases du programme suivront en fonction des enveloppes financières dégagées par le ministère de l'Habitat et la wilaya d'Alger. La lenteur de l'opération de réhabilitation des immeubles serait liée à l'aspect relatif aux réseaux électrique et téléphonique installés dans des cages souterraines qui posent toujours problème. Selon une récente déclaration du directeur de l'urbanisme et de la construction de la wilaya, M. Bensaad : "dix grands boulevards du centre historique de la capitale connaissent ou sont appelés à connaître des travaux d'enfouissement des lignes électriques, de réaménagement de trottoirs et de remise au point de l'éclairage public pour une enveloppe financière de 1,393 milliard de DA". Il s'agit des boulevards Zighout Youcef, Krim Belkacem, Frantz Fanon, Didouche Mourad, Mohamed V, Larbi Ben M'hidi, Hassiba Ben Bouali, colonel Amirouche, Asselah Hocine et docteur Saâdane. Pour sa part, le ministère de l'Habitat évoque d'autres contraintes, dont l'absence d'un cadre juridique définissant les procédures à suivre en la matière, ainsi que la multiplication des intervenants dans ce projet. Il y a également la question de la présence des familles sur les terrasses des immeubles et dans les caves qui pose aussi problème. Il est à noter que ces familles sont concernées par le programme de résorption de l'habitat précaire mais l'opération est à la traîne. Il faut savoir que le drame du vieux bâti ne concerne pas uniquement la capitale mais plusieurs grandes villes du pays, dont Oran et Constantine.