Après des affrontements qui ont causé des blessures à huit personnes, la situation des grévistes s'est calmée au complexe ArcelorMittal d'El Hadjar (Annaba). Lundi dernier des travailleurs grévistes et les éléments de la société de gardiennage (SGS) ont eu des altercations. Les 350 travailleurs d'Arcelor Mittal en grève illimitée depuis 5 mois revendiquent 4000 DA (fixe) représentant le total des augmentations relatives au régime indemnitaire. Le relèvement demandé se limite à deux des 22 points relatifs au régime indemnitaire prévu dans la convention collective déjà négociée. D'une manière succincte donc ils revendiquent simplement l'alignement du montant des deux primes sur celles dont bénéficient leurs collègues de la tuberie spirale (tube avec soudure, Alfatus), toujours propriété de l'Etat algérien. La direction générale, quant à elle, propose un relèvement de 3500 DA (entre variable et fixe). Les dirigeants de la filiale Ampta d'ArcelorMittal se disent toutefois toujours favorables au dialogue : Pour revenir aux affrontements de lundi dernier, selon les dires d'un représentant de la direction du complexe, plus d'une soixantaine de travailleurs grévistes avaient usé de la force pour tenter d'accéder à l'intérieur du complexe. Les affrontements ont occasionné des blessures à huit (8) personnes qui ont été évacuées aux hôpitaux, a ajouté la même source, précisant que la direction générale a déposé plainte, au même titre que le reste des personnes blessées, à l'encontre des travailleurs grévistes pour "recours à l'usage d'armes blanches et coups et blessures". Parmi les mesures préventives prises également à la suite de cet acte. Il y a eu donc "l'interdiction d'accès aux grévistes", tout en rappelant la décision de licenciement de deux syndicalistes, en l'occurrence le secrétaire général du syndicat et le président du comité de participation. Quant aux représentants des grévistes, ils ont catégoriquement démenti avoir eu recours à la force dans leur tentative d'accéder à l'intérieur de leur usine. Ils affirment d'ailleurs être les représentants "légitimes" des travailleurs tout en rejetant la décision de licenciement. Une assemblée générale (AG) des travailleurs était prévue hier au moment où on mettait sous presse pour débattre de la situation et des actions à prendre pour la satisfaction de la plateforme de revendications (22 points). La DG du complexe ArcelorMittal d'El Hadjar a indiqué que "les meneurs, les suiveurs et les auteurs de tels actes seront sanctionnés, conformément aux dispositions du règlement intérieur de la société, et seront poursuivis devant la justice conformément à la loi". Selon un communiqué de la direction générale, sept plaintes ont été déposées au niveau du tribunal d'El Hadjar par la direction générale de l'AMPTA, dans le cadre de cette affaire. Il est utile de rappeler qu'il y a une semaine, les travailleurs de l'unité ArcelorMital Pipes and Tubes (AMPTA), ex unité de Tuberie sans soudure (TSS), qui se trouve sur le site du complexe sidérurgique d'El Hadjar (Annaba), ont décidé de poursuivre de nouveau la grève qu'ils mènent depuis plus de cinq mois. Ces travailleurs réclament la réintégration de deux syndicalistes dernièrement licenciés, la reprise du dialogue sur l'augmentation des primes et allocations et le paiement des salaires de la période de grève. Ils avaient fermé au début cette semaine les accès du complexe sidérurgique qui compte plusieurs unités et filières dans une tentative de faire pression pour la satisfaction de leurs demandes. Leur action a paralysé le complexe pendant plus de 48 heures avant de le rouvrir suite à une décision de justice ordonnant la libération des lieux et le déplacement de la gendarmerie vers le complexe. Les instances judiciaires à Annaba avaient tranché par l'illégitimité de la grève de l'AMPTA. Puis, ce fut des affrontements de lundi dernier qui ont coûté des blessures à huit personnes. A noter enfin que l'AMPTA emploie 350 travailleurs. Son capital est détenu à 70 % par ArcelorMittal et 30 % par Sider.