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Turquie : La guerre fallacieuse d'Erdogan contre Daech
Publié dans Le Maghreb le 13 - 08 - 2015

Commentaires est analyses sur la guerre menée par Erdogan contre les Kurdes et les partis d'opposition font ressortir que la Turquie se dirige droit vers une étape d'instabilité " ouverte à plus de malheur.
On rappelle à ce sujet que les résultats des élections législatives qui ont eu lieu le 7 juin dernier, le parti turc de la Justice et du développement (AKP) n'a pas gagné la majorité absolue. Il n'est donc plus possible pour Erdogan de gouverner la Turquie ottomane et de s'asseoir personnellement sur le trône qui fut celui de ses premiers grands sultans. Erdogan s'efforce donc d'agir pour créer une situation dans laquelle il serait possible de considérer que les décevantes élections n'ont pas du tout eu lieu. Mais comme la formation d'un gouvernement d'union nationale ne peut exclure des opposants capables de contrer les principales orientations intérieures et extérieures de la politique de l'AKP, le fait d'entraver la constitution d'un tel gouvernement devient une " priorité absolue " pour Erdogan. " Et c'est la raison pour laquelle il existe tant d'entraves qui ont jusqu'à maintenant empêché sa formation. Une solution ratée : La guerre pour pouvoir recréer la situation d'avant juin, le pari d'Erdogan est centré, dans un premier temps, sur la carte des élections anticipées et, dans un second temps, sur la mise à l'écart de cette carte et son remplacement par celle de la guerre ", explique l'analyste Akil Ch. Hussein de French. Alahednews. Cependant, le sentiment qu'a probablement Erdogan (et c'est un sentiment justifié et pertinent car il s'appuie sur des données extrêmement réalistes) de la prépondérance pour les élections anticipées d'voir des résultats encore plus dramatiques que les législatives, l'a encouragé à hâter l'utilisation de la seconde carte, à savoir celle de la guerre. Et quelle guerre ? " Une guerre où s'est réuni un grand ensemble d'éléments comme le mensonge, l'opportunisme et le recours à tout ce qui favorise le fanatisme chauvin et religieux. A ne pas négliger que la stupidité politique prime nettement sur le reste de ces éléments. Erdogan a profité de l'attentat qui a eu lieu à Suruc-ville située au sud de la Turquie, et a fait des dizaines de morts et de blessés affirment que cet attentat est téléguidé par les services de renseignements turcs-pour accuser Daech d'y être responsable, bien que, contrairement à son habitude dans les situations analogues, celle-ci ne l'a pas revendiqué. Par conséquent, Erdogan a fait semblant de croire au mensonge de Washington et de ses alliés selon lequel ils sont en guerre contre Daech et a présenté sa guerre comme étant, elle aussi, une guerre contre cette organisation terroriste. Des avions turcs ont lancé un raid avec des bombes sans explosifs contre l'une de ses positions. En lançant cette guerre fallacieuse contre Daech, Erdogan s'est trompé en pensant que cela lui procura la satisfaction des Américains et leur soutien à son projet relatif à la création d'une zone d'exclusion aérienne au nord de la Syrie. Il n'est pas facile de trouver un nom qui convient à ce comportement à un moment où les camps d'entrainement de Daech en Turquie, les ventes d'armes en Turquie et à la Turquie du pétrole syrien et irakien volé par Daech, et les activités de centaines voire de milliers de prédicateurs et d'agents qui recrutent pour Daech en Turquie et par l'intermédiaire de la Turquie, n'ont aucunement inquiétés. Un Eta kurde.
Depuis le début de la guerre en Syrie, les dirigeants iraniens, syriens, russes, ainsi que le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, ont averti les pays qui soutiennent les groupes terroristes que cette politique va finir par se retourner contre eux. La France et les Etats-Unis en ont fait l'amère expérience, depuis le début de cette année. C'est, maintenant, au tour de la Turquie d'en payer le prix.La Turquie est le pays qui a contribué le plus activement au renforcement et à la propagation du terrorisme en Syrie et en Irak, ces quatre dernières années, avec la bienveillance et la complicité des Etats occidentaux engagés dans la guerre contre le gouvernement syrien. Au vu et au su des autorités turques, "Daech" et d'autres groupes extrémistes disposent en Turquie d'une logistique complète pour le transit des djihado-sionistes venus du monde entier pour, moyennant finances, trafics et rapines, aller torturer, assassiner et détruire l'infrastructure et les institutions de l'Etat syrien. Des centres d'accueil, aux appartements sécurisés, en passant par les recruteurs et les montages financiers, "Daech" a étendu ses réseaux tentaculaires d'Istanbul à la frontière syrienne. Des dizaines de milliers d'apprentis terroristes ont transité par ces réseaux. Alors que la Turquie niait obstinément ces faits connus de tous, l'Occident, complice hypocrite, minimisait le phénomène, en parlant de "cas isolés". Et puis, lorsque la vérité a explosé à Charlie Hebdo et ailleurs, il a commencé à reconnaitre progressivement la gravité de la situation. Les Occidentaux ont d'abord fait état de "quelques centaines de volontaires" seulement, avant d'admettre le chiffre de 25000 "candidats au jihad". Le vrai nombre est certainement beaucoup plus élevé.
Le rôle de la Turquie dans le soutien aux terroristes n'est pas limité au transit. Les services de renseignements turcs ont établi des camps d'entrainement, où des milliers de combattants ont été formés avant d'être envoyés en Syrie. Des armes et des munitions ont été livrées aux diverses "brigades rebelles", dont les actions militaires sont coordonnées par une salle d'opération basée en Turquie, appelée MOM.
Le pays de Recep Tayyeb Erdogan est donc en même temps une plaque tournante et une base-arrière pour "Daech" et consorts. Les experts parlent d'un phénomène de "pakistanisation" de la Turquie, avec tout ce que cela implique comme risques pour la stabilité du pays et, à terme, pour la souveraineté de l'Etat sur son propre territoire.
Le jeu turc dure depuis quatre ans mais la situation s'est récemment aggravée à cause de l'incertitude qui règne sur la scène politique intérieure. En effet, depuis un mois et demi, les dirigeants du pays ne parviennent pas à former un nouveau gouvernement, après la perte de la majorité absolue par le Parti Justice et développement (AKP) d'Erdogan.
Ces derniers mois, les pressions internes se sont accrues, provenant aussi bien de milieux politiques que d'anciens commandants retraités des forces armées ou des services de sécurité. Les appels à collaborer avec le gouvernement syrien et à commencer une lutte commune contre les organisations terroristes, se sont multipliés.
Dans le même temps, les critiques externes contre "l'inaction" d'Ankara face aux filières terroristes ont augmenté.
Devant ces nouvelles réalités, les autorités turques ont pris quelques mesures timides contre "Daech", en procédant à l'arrestation d'une poignée de ressortissants européens transitant par le pays pour aller rejoindre la Syrie. Mais ces mesures constituent, aux yeux de l'organisation terroriste d'Abou Bakr al-Baghdadi, une trahison des accords tacites passés entre les deux parties. Conformément à ces accords, Ankara ferme les yeux sur les activités de "Daech" en Turquie, et l'organisation terroriste promet de ne pas commettre des attentats ou des attaques sur le territoire turc.
Après des mises en garde verbales, "Daech" a décidé de riposter au changement d'attitude, quoique tout relatif, des autorités turques. C'est dans ce contexte qu'a eu lieu l'attentat de Suruc, qui a montré que le territoire turc n'était plus sanctuarisé, en dépit de toutes les facilités accordées par le pouvoir d'Erdogan aux groupes terroristes.
Le choc provoqué par l'attentat-suicide dans l'opinion publique turque a poussé les autorités à déclarer qu'elles prendraient des mesures sérieuses pour endiguer le flux de mercenaires terroristes et de leurs " putes halal ". Mais la tâche ne sera pas facile. "Après plusieurs années de transit délibéré, financé et organisé par les pays occidentaux et par les monarchies du Golfe, il ne sera pas facile de revenir en arrière", écrit l'expert russe Tural Kerimov dans un article publié sur le site Sputnik. Il est évident qu'en l'absence de politique claire à l'égard de la résolution de la crise syrienne tant de la part de la Turquie que de ses alliés qui poursuivent, en grande partie, des objectifs très différents, il sera très difficile de prendre des mesures efficaces", poursuit l'auteur avant d'ajouter: "Dans le contexte de l'approfondissement continu de la crise dans le pays voisin et du flux infini de réfugiés et de militants, on observe également la radicalisation de différentes couches de la société turque: les sympathisants de l'Etat islamique et d'autres mouvements radicaux sont de plus en plus nombreux".
Ces propos ont été confirmés par l'opération policière d'envergure qui a eu lieu à travers tout le pays dans la nuit du 23 au 24 juillet, avec la participation de près 7000 policiers et agents des services de sécurité. Les descentes ont visé les réseaux de "Daech" et parmi les 250 personnes arrêtées, 200 sont des citoyens turcs. Cela prouve que l'organisation terroriste dispose d'un fort ancrage au sein de certaines franges de la société turque. Le kamikaze de Suruc est d'ailleurs de nationalité turque. La Turquie, qui a essayé d'instrumentaliser la carte terroriste pour renforcer son influence régionale, est victime de son propre jeu. Désormais, "Daech" est aussi un problème interne turc.
Pour le politologue et spécialiste de la Turquie, Michel Naufal : " Toutes les données montrent que la guerre que la Turquie mène contre Daech n'est pas sérieuse. Celle qui l'est en revanche est celle contre les Kurdes. C'est une guerre complexe, car le gouvernement turc ne veut pas d'une ceinture, autrement dit que les cantons tenus par les Kurdes syriens fassent une seule ligne. D'après la presse turque, Erdogan veut envoyer une milice composée de Turkmènes dans une zone tampon entre ces cantons. Et, en faisant cela, il gagne aussi sur la zone de sécurité aérienne, parce qu'empêcher l'apparition d'une région autonome kurde tout au long de la frontière avec la Syrie n'est pas suffisant, il faut aussi sécuriser la zone grâce à l'aviation. " Il faut qu'Erdogan reprenne les négociations. Car pousser la Turquie à la guerre civile turco-kurde comme il le fait maintenant, c'est pousser le pays à la catastrophe. Il faut accepter l'échec et accepter la sanction du vote qui a eu lieu. Erdogan doit de montrer sincère dans la formation d'un gouvernement de coalition, car ce qu'il est en train de faire, c'est d'y couper court afin qu'il y ait des élections anticipées où il pourrait regagner ce qu'il a perdu. Le seul moyen est de stopper cette manœuvre qui met la Turquie dans une situation de tension et d'instabilité politique. En reprenant le processus de paix et de réconciliation avec la société kurde, la situation interne pourra probablement se stabiliser ".


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