Tous les programmes de logements, AADL, LPP et LPA, "seront maintenus malgré le contexte économique actuel", caractérisé par une chute continue des prix du pétrole, a affirmé, Abdelmadjid Tebboune, ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, hier matin, sur les ondes de la radio Chaine 3. A cet effet, le ministre a précisé que " la crise de logement doit être résorbée. C'est une priorité. Le président de la République et le Premier ministre l'ont affirmé et je l'affirme aussi au nom du gouvernement." Abdelmadjid Tebboune a indiqué notamment que sans un règlement définitif de la crise de logement, la société restera déséquilibrée, donc " on n'arrêtera pas les dépenses en matière de logement ", a t-il précisé. " Nous devons être plus fourmi, moins cigale. Il s'agit donc de rationaliser et dépenser moins pour un résultat meilleur ". C'est en ces mots que le ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, a résumé la nouvelle politique du gouvernement, tant globale qu'en matière d'habitat. Entre autres, il a profité de l'occasion pour annoncer que dans son ministère, depuis quatre mois, " nous avons insisté auprès des maîtres d'ouvrage pour ne pas utiliser des produits qui ne sont pas totalement nationaux. Nous arrivons à un logement intégré à 80/85 % ", a-t-il affirmé. Abdelmadjid Tebboune s'est aussi montré rassurant quant à la crise économique qu'est sur le point de traverser le pays, rappelant qu'il faisait partie du gouvernement, en qualité de ministre délégué, qui avait déclaré la cessation des paiements. " J'ai été membre du gouvernement en 1991 qui a annoncé la cessation de paiement dans le pays. Avec 2015 il n'y a aucune espèce de similitude ni de près ni de loin. En 1991 nous étions endettés au point de ne plus respirer. Le pétrole avait dégringolé au point que les recettes ne couvraient même pas le service de la dette ", a détaillé M. Tebboune. " Je pense d'ailleurs que le secteur informel est né à ce moment-là parce que c'est à cette période-là qu'on a autorisé les Algériens à importer ce qu'ils voulaient avec leurs propres moyens.
" La crise du logement doit être réglée " Interrogé sur la possibilité de réduire les dépenses dans le secteur de l'Habitat alors que la crise économique approche, le ministre a répondu par la négative. " Ce n'est pas un problème de dépenses mais de mise à niveau du pays ", a déclaré Tebboune. " La crise du logement doit être réglée. Nous devons construire des logements. Sans résorption de la crise du logement, la société reste déséquilibrée. Ce déséquilibre va déteindre sur la démarche économique, sociale, et sur la stabilité du pays ". Au sujet de l'AADL 3, le ministre s'est cependant montré plus réservé, déclarant simplement que ça se fera " en fonction de nos moyens de réalisation. " Quant à la possibilité de faire appel au privé pour réaliser 90 % des programmes de logement, le ministre de l'Habitat s'est montré dubitatif. " On le souhaite mais il faut être raisonnable. Jamais le privé ne réalisera des logements sociaux, ce n'est pas sa mission ", a déclaré le ministre. Le ministre a par ailleurs laissé entendre que le programme LPP, qui s'est " essoufflé ", serait abandonné après avoir couvert les besoins des 50 000 souscripteurs ayant déjà soumis leurs dossiers.