Le 14 juin dernier le ministre des Transports, Boudjema Talai, avait bien affiché son mécontentement de la situation actuelle d'Air Algérie, et surtout des mauvaises prestations assurées à sa clientèle. Pour remédier à cette situation, M. Talai a estimé que des solutions devraient être trouvées "à l'interne" indiquant qu'un plan était en cours de préparation pour restructurer la compagnie. Et pas plus tard que lundi dernier le ministre a indiqué, dans ce même ordre d'idée que la compagnie aérienne nationale Air Algérie subira à partir d'octobre prochain "une remise à plat" de son organisation, avec pour objectif l'amélioration de sa gestion. "Suite aux résultats de l'audit effectué sur Air Algérie, la compagnie nationale aura une remise à plat de son organisation à partir du mois d'octobre. Les rapports de l'audit ont préconisé des solutions pour améliorer la gestion de l'entreprise, donc on procédera d'une manière étudiée et selon un programme bien tracé à ses changements", a affirmé le ministre en marge d'une visite d'inspection dans la wilaya d'Aïn Defla. Expliquant la nouvelle conception de cette compagnie, le ministre déclare qu'"Air Algérie sera un groupe qui va avoir plusieurs métiers à l'inté- rieur. Il sera configuré en plusieurs sociétés par actions (SPA) détenues à 100% par Air Algérie. Ainsi, chacune de ces SPA sera autonome et spécialisée dans un des différents métiers d'Air Algérie, comme la maintenance, le catering, l'exploitation, la formation, etc.". D'ailleurs, la compagnie nationale s'est déjà dotée d'une filiale catering, alors qu'une entité similaire spécialisée dans la maintenance sera créée prochainement en partenariat avec une société étrangère dans le cadre de la règle 51/49% régissant les investissements étrangers en Algérie. Une fois opérationnelle, cette filiale n'assurera "pas uniquement la maintenance des avions d'Air Algérie, mais aussi ceux des compagnies évoluant autour de nous, car on sera plus compé- titifs, surtout qu'on possède déjà un centre de maintenance équipé de moyens très moderne, il ne manque que la bonne gestion de ces moyens", a-t-il souligné. De plus est-il important de rappeler que le Conseil des participations de l'Etat (CPE), a bien approuvé dans le cadre de sa nouvelle restructuration, de se doter de quatre filiales. Il s'agit d'une société de catering (l'activité de préparation des repas destinés aux passagers), d'une filiale spécialisée dans le transport de marchandises (cargo), une troisième dédiée au handling (embarquement, enregistrement des bagages...). Ce plan de restructuration prévoit également le lancement d'une société qui assurera la maintenance et la réparation des aéronefs d'Air Algérie et d'autres compagnies aériennes. Il est également important de rappeler que le ministre des Transports Boudjema Talai vient de passer à l'action en insistant sur le changement à Air Algérie. Des solutions pour Air algérie M. Talai avait estimé en juin dernier que ce vaste plan de réorganisation devra toucher notamment à la formation du personnel dans les différents domaines (pilotage, catering, commercial) en plus du développement de certaines activités telles que la maintenance des avions. Et au ministre d'avertir que "Nous allons commencer par les sanctions. Celui qui n'est pas capable de travailler n'a qu'à rentrer chez lui", a dit le ministre. "Soit nous nous donnons un coup de fouet et nous sauvons la compagnie, soit nous ouvrons la piste à d'autres et nous disparaî- trons". Abordant le sujet des revendications salariales des travailleurs d'Air Algérie, le ministre a rassuré que la question serait prise en charge avec les syndicats représentatifs mais tout en demandant à ce personnel d'offrir une prestation de qualité. Pour sa part, le nouveau P-dg d'Air Algérie Mohamed Abdou Bouderbala avait indiqué à ce moment-là que ce plan qui sera lancé va concerner tous les volets: relation avec les clients, investissement et autres pour "mettre la compagnie aux standards internationaux", a-t-il expliqué. "Nous devons tout réorganiser. La compagnie a perdu ses couleurs", a-t-il estimé regrettant que "les mauvaises prestations ont fait fuir beaucoup de clients algériens et étrangers" avait alors conclu le P-Dg d'Air Algérie. Alors vivement les changements avec le nouveau plan de restructuration de la compagnie LE TRANSPORT PAR RAILS CONSTITUE L'UNE DES PRIORITES DES POUVOIRS PUBLICS Par ailleurs, il a affirmé notamment que, l'encouragement du transport par rails s'inscrit dans l'optique de l'amélioration du service public et du désenclavement des zones difficiles d'accès, M. Talaï, qui inaugurait les gares ferroviaires des villes d'Arrib et de Rouina, a indiqué que le transport par rails constituait désormais "l'une des priorit és des pouvoirs publics au regard de ses nombreux avantages", estiment que la wilaya d'Ain Defla s'apprête a réaliser à elle seule 1250 Km de lignes ferroviaires. Le ministre a soutenu qu'"il est clair que le gain de temps et le voyage dans des conditions de sécurité optimales ne peuvent que plaider en faveur de ce type de transport". M.Talaï a précisé que les efforts visant à réduire le temps de parcours des différents itiné- raires seront poursuivis afin que le déplacement du citoyen se fasse dans de meilleures conditions et que la notion d'amélioration du service public soit maté- rialisée sur le terrain. Au niveau de la commune de Hoceinia, le ministre a suivi un exposé sur le projet de dédoublement de la ligne ferroviaire El Affroun (Blida)- Khémis Miliana (Aïn Defla) 56 km avant de se rendre à l'entrée est du tunnel El Gantas, un bitube de 7330 m. Selon le directeur des transports de la wilaya, ce projet, traversant les wilayas de Blida, Tipasa et Aïn Defla, assurera une vitesse de 160 km pour les trains de voyageurs et de 100 km pour ceux des marchandises. Le projet de la voie ferroviaire Khémis Miliana- Tissemsilt s'étendant sur 100 km (voie unique) sera, quant à lui, débattu au siège de la wilaya d'Aïn Defla en octobre prochain, selon un responsable de l'ANSERIF. Rappelons que, la ligne ferroviaire de la wilaya d'Aïn Defla s'étend sur une distance de 92 km avec 8 gares et 23 passages à niveaux. Outre la réduction de la pression à laquelle fait face le transport par route, ce projet, une fois achevé, aura des incidences positives sur la vie économique de toute la région, ont affirmé les responsables de la direction locale du secteur. Dans la commune d'Aïn Soltane, le ministre a visité l'entr ée Ouest du même tunnel (El Gnatas), exhortant les responsables du projet à redoubler de leurs efforts afin d'achever les travaux dans les délais préalablement fixés. AKhémis Miliana, le ministre a inspecté le site devant abriter la future gare ferroviaire avant de se rendre au niveau du siège de la wilaya où il a rendu visite respectivement à l'entreprise publique de transport urbain puis à la station météorologique.