Dans un discours prononcé, hier, lors d'un déjeuner offert en son honneur par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, le président français, M. Nicolas Sarkozy, a insisté sur le "renouveau de la relation" entre l'Algérie et la France qui est, a-t-il dit, une priorité de son action, "une relation enfin dégagée de l'injustice profonde du système colonial". Il a, d'ailleurs, souligné dans ce sens qu'il était prêt "à regarder en face cette partie de notre histoire (passé colonial) et à la considérer sans tabou, y compris dans ce qu'elle a de plus sombre", a poursuivi le président Sarkozy. Le président français a exprimé, par ailleurs, la solidarité de la France avec les victimes du terrorisme en Algérie, indiquant que "l'Algérie a su rester debout et résister avec courage, souvent seule et incomprise à l'époque". Abordant les relations entre les deux pays, le président Sarkozy a souligné "l'ardente obligation de bâtir ensemble un avenir partagé (...) pour refonder la relation algéro-française autour d'un triptyque : former, investir, échanger". Dans la matinée d'hier Nicolas Sarkozy s'est recueilli à Maqam Echahid (sanctuaire du Martyr), à Alger, à la mémoire des martyrs de la Révolution. Auparavant, le président français s'est offert une visite touristique au parc archéologique romain de Tipasa.Le chef de l'Etat français, qui était accompagné du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Noureddine Yazid Zerhouni, s'est dit "émerveillé" devant la beauté de la ville et du site qui a inspiré Albert Camus, prix Nobel de littérature en 1957 et dont la nouvelle "Noces", publiée en 1939, suivie de ''l'été'', a été fortement inspirée par Tipasa. Après la présentation du plan du site romain à l'entrée du parc, le président français a reçu le livre de Camus "Noces", dont un passage relatif à la beauté et la magnificence de ce site lui a été lu par le réalisateur français Alexandre Arcady. La visite touristique de Nicolas Sarkozy à Tipasa s'est poursuivie par une promenade guidée par le directeur de la culture et la responsable de l'Office de gestion des biens culturels dans une partie des 70 hectares du parc archéologique, entre la colline de ''Sainte Salsa'' qui renferme l'essentiel des ruines civiles et religieuses, et la partie Ouest représentant la nécropole occidentale. Après avoir traversé la voie du ''décumanus'', visité l'amphithéâtre et les nombreux vestiges disséminés sur le parcours à l'abri d'une végétation luxuriante où se mélangeaient dans un beau désordre lentisques, romarin ou oliviers sauvages, la délégation française a descendu la rue réservée à l'époque romaine au commerce et aux résidences où des restes des villas, des fresques sont encore visibles. Tout au long de sa visite, le président français n'a pas manqué d'exprimer son admiration devant les vestiges romains très bien conservés et la beauté de la baie de Tipasa.