Les études de diagnostic technique et socioé- conomique du parc immobilier, lancés en 2006 dans sept communes du centre historique d'Alger, seront incessamment élargies à sept autres communes, indique un rapport de la wilaya sur "la strat égie d'intervention sur le vieux bâti". "Une deuxième enveloppe vient d'être débloquée pour le lancement de la deuxième tranche des études de diagnostic technique et socioéconomique du parc immobilier des communes restantes de l'hyper centre de la capitale", précise ce rapport daté de septembre 2015, élaboré par le Comité d'embellissement de la capitale. Doté d'un patrimoine d'une grande valeur architecturale, le centre historique de la wilaya d'Alger, qui s'étend sur le territoire de 14 communes, souffre de dégradations multiples du fait des transformations anarchiques, du manque d'entretien et des conséquences des séismes. En vue de sa réhabilitation et de sa mise en valeur, la wilaya avait, dans une première étape, lancé des études de diagnostic dans sept communes, à savoir Alger centre, Bab El Oued, Sidi M'hamed, El Madania, Belouizdad, Hussein Dey et El Harrach. Ces études seront élargies aux sept communes restantes du centre historique et de sa proche banlieue de la capitale algérienne: selon le document, Raïs Hamidou, Bologhine, La Casbah, Oued Koreiche, El Biar, El Mouradia et Kouba. Les études sur la vulnérabilité du vieux bâti dans les sept premières communes ont concerné un parc immobilier de 17.617 bâtisses, dont 13.690 bâtisses à usage d'habitation et 2.747 à usage administratif, industriel et commercial, selon le rapport de la wilaya. Ce premier diagnostic a servi de base dans la préparation d'une grande opération de réhabilitation d'un parc de 55.302 logements en cinq phases. 864 immeubles représentant 11.810 logements sont concernés par la remise en état dans la première étape de ce programme d'envergure, appuyé par le gouvernement. Sur les 7 milliards DA débloqués pour les besoins de cette première tranche, 5 milliards ont été débloqués par le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, le reste provient du budget de wilaya. La priorité d'intervention a été axée sur sept grands axes urbains (Zighout Youcef, Larbi Ben M'hidi, Didouche Mourad, colonel Amirouche, Hassiba Benbouali, Mohamed V et Krim Belkacem), souligne la même source. Les chantiers ouverts en 2014 dans ces boulevards par des entreprises étrangères (deux espagnoles, une portugaise et une française) ont consommé les délais contractuels de réalisation alors que les travaux peinent à avancer. Selon le rapport du Comité, le taux général d'avancement dans les sept chantiers ne dépasse pas les 19%. Sur les 864 immeubles concernés par la premi ère phase du programme, la réhabilitation a été réellement engagée dans seulement 214 immeubles et les travaux, qui ne sont pas encore lancés à l'avenue Hassiba Benbouali, n'ont avancé que de 6% au boulevard Colonel Amirouche et la rue Didouche Mourad, et de 10% à l'avenue Mohamed V, détaille-t-on. LES BUDGETS DES COMMUNES EN RENFORT En parallèle aux chantiers des grandes avenues et boulevards du centre historique de la capitale, la wilaya a élargi le périmètre d'intervention aux cités et grands ensembles urbains dans plusieurs communes, note le rapport. Seulement, le financement de cette deuxième opération est assuré par le fonds spécial de réhabilitation, alimenté par la taxe d'habitation et les subventions des budgets des communes qui "disposent de recettes appré- ciables" contre la prise en charge d'une partie de leur parc immobilier. Selon le rapport, les recettes provenant de la taxe d'habitation sont utilisées pour la réalisation d'un programme portant remise en état de 575 immeubles (11.045 logements) répartis sur 21 communes. Les travaux sont en cours au niveau de 317 immeubles dans cinq communes (Sidi M'hamed, Bouzaréah, Bourouba, El Mouradia et Baraki) et le taux d'avancement étant de 40%, estime la wilaya. Quant aux recettes provenant des subventions des budgets communaux, elles serviront à la prise en charge de 487 immeubles (7.619 logements). Huit communes ont souscrit à ce dispositif, mis en place en janvier 2014 sur décision du wali, pour un premier montant global de 2,6 milliards DA. Il s'agit de Chéraga (40 millions DA), Hussein Dey (65,3 millions), Hydra (185 millions), Bir Mourad Raïs (418,5 millions), Rouiba (150 millions), Oued Smar (500,7 millions), Sidi M'hamed (200 millions) et Alger centre avec un milliard DA, pré- cisent les membres du Comité. Sur les 487 immeubles à réhabiliter dans le cadre de cette troisi ème opération, les travaux sont en cours dans six immeubles seulement, tous situés à Hydra, et le taux d'avancement est de 3,5%. "Globalement, le fonds spécial de réhabilitation du parc immobilier des communes de la wilaya assure le financement d'un programme prévisionnel de 18.664 logements (1.062 immeubles) réparti sur 29 communes. Les travaux sont en cours dans 323 immeuble avec un taux d'avancement de 29,5%", résume le document. Pour lever les défaillances constatées, notamment les retards considérables dans la réalisation des travaux dus surtout à la pré- sence des familles sur les chantiers, le Comité d'embellissement de la capitale a recommandé la libération des immeubles à réhabiliter de tout occupant en mettant en place un dispositif de relogement provisoire. Il a exigé la pré- sence d'un contrôle étatique (CTC) permanent sur les chantiers ouverts, et également propos é aux occupants de ces immeubles de participer financiè- rement à cette opération, lourde et coûteuse. Le wali Abdelkader Zoukh a pris connaissance de ces recommandations, samedi lors d'une réunion avec les 57 présidents d'APC et les 13 walis délé- gués consacrée à la rentrée sociale. M. Zoukh a assuré que les grands projets structurants de la capitale, y compris le programme de réhabilitation du parc immobilier du centre historique, ne seront pas remis en cause dans le sillage de la rationalisation des dépenses de l'Etat. Il a enfin annoncé que l'exécutif de la wilaya sera convoqué dans les plus brefs délais afin d'étudier le rapport du Comité et donner suite à ses recommandations pour relancer les chantiers de réhabilitation et achever la première phase de ce programme dans les meilleurs délais.