L'évolution des relations entre l'Algérie et l'Espagne se dirige vers un partenariat stratégique exemplaire. La tenue, mardi, de la troisième réunion bilatérale de haut niveau, entre les deux pays, à l'occasion de la visite de M. José Luis Rodriguez Zapatero, président du Gouvernement espagnol, chez nous, à la tête d'une importante délégation gouvernementale, laisse entrevoir de larges horizons de coopération. Celle-ci touchant pratiquement à tous les domaines de la vie économique, politique, sécuritaire et culturelle. La rencontre, qui aura en plus permis un large échange de vues et d'analyses sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun, intervient conformément au Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération, conclu le 8 octobre 2002 et appuie les résultats enregistrés, lors d'un rendez-vous similaire organisé le 24 février 2005 dans le cadre de la deuxième réunion de haut niveau. C'est dire que l'attachement, confirmé déjà par le passé par les deux pays à poursuivre et à approfondir le dialogue politique de haut niveau et à développer une coopération renforcée et multiforme dans tous les domaines, n'est pas resté lettre morte. Au contraire, depuis cette date, la coopération est allée vers l'intensification, particulièrement sur le plan économique. Et il a été aussi question, lors de ces rencontres, des secteurs de la sécurité, de la marine, de la migration, de la circulation des personnes et de la coopération judiciaire et financière. Mettant en exergue la complémentarité du potentiel économique, les deux parties se sont montrées confiantes sur la possibilité d'accroître la présence de l'Espagne en Algérie et s'ériger en partenaires majeurs. Ceci en dépassant la conception purement marchande dans leurs relations au profit d'un engagement commun dans une logique de partenariat et d'investissement. L'Espagne s'engage à encourager ses entreprises à s'installer en Algérie, à participer au processus de privatisations mené par le gouvernement algérien et à contribuer activement à la réalisation des projets de développement inscrits au titre du Plan de relance économique 2005-2009. Mieux, l'Algérie est même classée parmi les pays prioritaires devant être ciblés par les investisseurs et les investissements espagnols. Déjà, les intentions d'investissements manifestées par des investisseurs potentiels espagnols sont pour le moins impressionnantes. Elles touchent aux domaines des ports et aéroports, pêche, cimenteries, secteur financier, PME, partenariats publics-privés, transports, secteur chimique et la protection de l'environnement, en particulier la désalinisation d'eau de mer. L'évaluation globale de l'ensemble des relations bilatérales dans toutes leurs composantes, du dialogue politique bilatéral ainsi que de l'état de la coopération économique et de ses perspectives positives a donné lieu à des projections importantes. Les pourparlers, dans le cadre de cette 3e réunion de haut niveau ont, pour rappel, débuté par des entretiens en tête-à-tête entre le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika et son hôte, M. José Luis Rodriguez Zapatero, président du Gouvernement espagnol. La réunion a été élargie ensuite aux membres des deux délégations qui ont tenu séparément plusieurs réunions consacrées à leurs secteurs respectifs. Ainsi, la déclaration commune sanctionnant cette 3e réunion de haut niveau algéro-espagnole évoque le possible retour de la compagnie aérienne Iberia, la poursuite des négociations pour la conclusion d'un accord en matière de sécurité dans le cadre d'une coopération efficace de lutte contre le terrorisme et contre la criminalité sous toutes ses formes. Après la signature de la convention en matière d'extradition, les deux parties négocieront la mise en place d'instruments juridiques bilatéraux dans le domaine judiciaire relatif au transfèrement des détenus, à l'entraide judiciaire en matière de droit de garde, à la reconnaissance des décisions judiciaires et de leur exécution. Le dossier de la migration n'a pas été en reste, Algériens et Espagnols se sont entendus à mobiliser les moyens de lutte contre les réseaux de l'immigration clandestine. Un groupe de réflexion de haut niveau chargé des questions de migration et de développement sera installé incessamment.