Les prix du blé ont légèrement monté à l'issue d'une semaine hésitante, entre l'espoir d'une offre réduite, et des incertitudes économiques que la Réserve fédérale n'a pas résolues en maintenant sa politique. Par rapport au précédent vendredi, "les cours n'ont peut-être pas beaucoup changé, mais depuis cinq séances, l'activité a été importante", a résumé Bill Nelson, notant que les prix avaient entamé la semaine sur une forte hausse pour se replier ensuite. "C'est lié au rapport publié par le gouvernement vendredi dernier", c'est-à-dire une publication mensuelle du ministère de l'Agriculture (USDA) sur l'état de l'offre et de la demande, a-t-il précisé. Ce rapport s'était avéré favorable, notamment en faisant état de prévisions moindres qu'attendu sur la production américaine de maïs, mais le marché n'avait pas eu le temps d'assimiler ces bonnes nouvelles vendredi. "Les investisseurs ont continué à réagir au début de cette semaine, et le marché du maïs a nettement monté" lundi, a noté M. Nelson. Par la suite, l'USDA a cependant publié des chiffres hebdomadaires séparés sur l'état des cultures de maïs, et ils se sont avérés meilleurs que prévu, ce qui a freiné la hausse des cours. Dans l'ensemble, pour le maïs, "comme l'offre mondiale est plus que suffisante (...), il va falloir d'autres bonnes nouvelles pour que les prix montent de façon durable", a prévenu Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors, rappelant que la céréale va être particulièrement surveillée à l'entame de la moisson aux Etats-Unis. "On va scruter le niveau des premiers rendements pour les comparer avec les estimations de l'USDA", a-t-il précisé. En ce qui concerne le marché du soja, M. Strickler notait qu'il avait été soutenu par une dégradation des estimations hebdomadaires du ministère sur l'état des cultures, la première depuis plus d'un mois. Toutefois, les cours de l'oléagineux, revenus en fin de semaine sur leur hausse, se sont trouvés à court d'éléments favorables "à l'approche de la moisson (aux Etats-Unis) et au moment où vont commencer les semis au Brésil", a prévenu M. Strickler. Aux Etats-Unis, "tant que la moisson ne sera pas vraiment entamée que l'on n'aura pas de chiffres sur les rendements, il y aura peu d'actualité pour le soja", a-t-il annoncé. Enfin, le marché du blé a lui aussi bondi en début de semaine, sur fond d'inquiétudes quant aux récoltes au Brésil, frappé par le gel. Toutefois, "pendant la semaine, on a eu peu de nouvelles sur la question, alors que l'on a pris connaissance de chiffres médiocres sur les exportations (américaines), donc les cours du blé se sont repliés", a précisé M. Nelson. Néanmoins, "les possibilités de hausse (du prix du blé) resteront limitées tant que les prix américains resteront si haut par rapport à la compétition mondiale", a noté Jack Scoville, chez Price Futures Group. Plus généralement pour les trois produits, et au-delà pour l'ensemble des matières premières, les marchés ont été ralentis en deuxième moitié de semaine par la perspective d'une réunion de la Réserve fédérale (Fed), mercredi et jeudi, qui a finalement annoncé qu'elle maintenait sa politique monétaire inchangée. "Ce n'est pas une question agricole (...) mais c'est un facteur qui a découragé le marché de bouger beaucoup, en hausse comme en baisse", a noté M. Nelson. La décision de la Fed, sur laquelle planait un flou sans précédent depuis plusieurs années, n'a pas vraiment dissipé l'incertitude, car elle souligne les inquiétudes de la banque centrale sur l'économie mondiale, en premier lieu la Chine, grand consommateur de produits agricoles. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, valait vendredi à la mi-journée 3,7850 dollars, contre 3,8700 dollars à la fin de la semaine dernière. Le boisseau de blé pour décembre, également le plus actif, valait 4,8650 dollars contre 4,8500 dollars précédemment. Le boisseau de soja pour novembre, lui aussi le plus échangé, coûtait 8,6950 ollars, contre 8,7425 dollars.